Accueil > Revue de presse > « Son Excellence l’excellence » : radiographie d’une imposture (2) - Pascal (...)

« Son Excellence l’excellence » : radiographie d’une imposture (2) - Pascal Maillard, "le Blog de Médiapart", 29 mars 2011

mardi 29 mars 2011, par Laurence

Après le dévoilement des 100 laboratoires d’excellence, Pascal Maillard, membre de Sauvons l’université et du groupe de recherche POLART, prolonge son étude de la politique « d’excellence » et dénonce le scandale financier du recours massif à des cabinets de consultance. Il appelle à une remise à plat complète des procédures du Grand Emprunt.

Le premier volet de cette étude était politique. Le second entend apporter une contribution plus démonstrative à la critique de la politique d’excellence mise en œuvre par le gouvernement. Celle-ci change tous les paradigmes de la recherche et de la production du savoir –qu’ils soient institutionnels, académiques ou scientifiques– en les soumettant à l’idéologique et à l’économique. Avec ce qu’on nomme improprement « politique d’excellence », il ne s’agit pas d’une simple réforme ou d’une évolution du système d’enseignement et de recherche, mais d’une « révolution », au triple sens d’un changement brusque et profond des structures externes de la production scientifique, d’une transformation interne de ses conditions de production et de diffusion et d’une liquidation pure et simple des conceptions et des valeurs attachées à la l’université et à la recherche. Il s’agit d’une révolution libérale et autoritaire, ce qui n’est pas une contradiction dans ce beau pays qu’est la Sarkozie.

Valérie Pécresse parlait en septembre 2010, au moment du lancement de la politique d’excellence, de « la révolution culturelle de l’université française », initiée par l’autonomie en 2007, prolongée par le Plan Campus en 2008 et parachevée par les « Investissements d’Avenir » en 2010 et 2011. Cette « révolution culturelle » est conduite dans un temps record et au rythme actuel, il est manifeste qu’elle sera totalement achevée en 2012 et qu’il sera bien difficile de la réorienter ou d’en limiter les conséquences délétères. Elle s’applique avec une radicalité, une efficacité et une violence d’autant plus insidieuse qu’elle prend l’apparence très libérale d’appels à projets et repose sur une intense communication célébrant un effort financier hors du commun.

Mais la manne du Grand Emprunt cache bien plutôt un véritable scandale financier et un début de fiasco institutionnel. Dans le même temps, elle programme un désengagement massif de l’État. Pour élaborer leurs projets d’excellence, les universités dépensent des millions d’euros auprès de cabinets de conseil et dilapident ainsi l’argent du contribuable à la seule fin de participer à un concours national dont le jury et les procédures sont en partie décrédibilisés. Le dévoilement en grandes pompes, ce vendredi 25 mars à Matignon, des 100 laboratoires d’excellence (Labex) sélectionnés, après retard, protestations et repêchages, clientélisme et choix politiques, « fuitex » et « patouillex », ne rassure personne. Pas plus que les sept Idex pré-sélectionnés, dévoilées le même jour à 21h avec trois jours d’avance. Le TGV chaotique de l’excellence serait-il sur le point de dérailler ? Il est encore un peu tôt pour le dire même si certains commencent à sentir une catastrophe venir.

Pour bien saisir de quoi il retourne et rétablir quelques faits contre les mensonges et les leurres véhiculés par la propagande ministérielle, pour tenter aussi de lutter contre la désinformation de l’opinion publique et des universitaires eux-mêmes, j’offre aux lecteurs de Mediapart, profanes en matière de Grand Emprunt ou un peu avertis, six petites monades de résistance à l’esprit de l’excellence. Si elles s’enchaînent logiquement, elles peuvent aussi être lues indépendamment les unes des autres.

Le processus des appels à projets lié au Grand Emprunt est complexe. J’essaie d’exposer simplement ce que sont les « Investissements d’Avenir » (1), en mettant l’accent sur quelques vices inaperçus. Une lecture du texte de l’appel à projet Idex (2) montre ensuite une stratégie délibérée visant à redéfinir la carte territoriale de la recherche française (3) au profit de quelques grands pôles : l’Ouest, le Centre et le Nord de la France semblent promis à un grand désert de chercheurs. Les conditions inadmissibles d’élaboration des projets (4) témoignent d’un véritable viol des universités. Les modalités de ce forçage sont principalement une entreprise inédite de communication (5) qui tient à la nature même de la nouvelle excellence qu’on cherche à imposer. L’ensemble de cette politique devrait aujourd’hui inciter les chercheurs et les universitaires à faire valoir l’intelligence contre l’excellence (6), à marquer fermement leur opposition à cette déstructuration de la recherche française et à exiger une remise à plat complète des procédures du Grand Emprunt.

1. Que sont les « Investissements d’Avenir » ?

Troisième grande étape de la « révolution culturelle de l’université française », les « Investissements d’avenir » sont composés d’un ensemble d’appels à projets dont l’Initiative d’excellence (ou Idex) est le plus important, doté de 7,7 milliards sur les 21,9 milliards consacrés à l’enseignement supérieur et la recherche dans le cadre du Grand Emprunt. L’Idex suit chronologiquement l’appel « Equipements d’excellence » (Equipex) dont les résultats de la première vague ont été dévoilés le 20 janvier 2011 –52 projets sélectionnés sur 336 déposés alors qu’on attendait une centaine de lauréats– et l’appel « Laboratoires d’excellences » (Labex) dont on vient de découvrir les 100 premiers lauréats sélectionnés parmi 241 projets remontés des universités.

Les appels à projets se déroulent en plusieurs vagues jusqu’en 2012, ce qui permettra aux recalés de persévérer, ou à de nouveaux candidats de se présenter, même si on ne sait pas toujours quand et selon quelles modalités. Les dotations sont composées d’une part consommable (réduite) et d’une part issue des intérêts de la dotation. Ainsi, par exemple, si une université ou un PRES (Pôle de recherche et d’enseignement supérieur) reçoit en dotation un milliard dans le cadre de l’Idex, il bénéficiera en revenu annuel d’une somme comprise entre 30 et 40 millions d’euros, soit l’équivalent des intérêts générés par le placement de cette dotation.

Notons que la communication gouvernementale et certains médias jouent habilement sur la confusion facile entre le montant de l’emprunt et les intérêts, si bien que certains Français ont fini par croire que les universités étaient généreusement arrosées de milliards. Pour donner un ordre d’idée objectif d’une université dotée d’un milliard, ceci pourra constituer une augmentation de 10% à 15% de son budget récurrent consacré à la recherche. C’est important, mais en aucun cas mirifique, surtout quand on sait que dans le même temps le budget récurrent du CNRS diminue d’autant. Il faut bien garder à l’esprit ce jeu potentiel de vases communicants entre le budget de l’Etat qui est alloué à toutes les universités et organismes –et qui n’augmente pas contrairement à ce que dit Valérie Pécresse– et le financement du Grand Emprunt destiné aux seuls « excellents », soit au mieux 20% de nos chercheurs.

L’action Equipex, dotée de 1 milliard dont 40% consommable (260 millions immédiatement utilisables ont été attribués lors de la première des trois vagues), concerne les équipements de recherche : centres de données, plates-formes de simulation, observatoire... L’action Labex, également dotée de 1 milliard avec une part consommable de 10% seulement, vise, selon la présentation de l’ANR (Agence Nationale de la Recherche qui pilote les « Investissements d’Avenir »), « à doter les laboratoires ayant une visibilité internationale de moyens significatifs pour leur permettre de faire jeu égal avec leurs homologues étrangers ». Un projet de Labex repose concrètement sur un laboratoire ou un réseau de plusieurs laboratoires évalués A+ par l’AERES (Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur), c’est-à-dire ceux qui sont aujourd’hui considérés comme les meilleurs.

Contrairement à ce qu’on aurait pu imaginer, les jurys de ces grands concours nationaux ne sont pas issus de l’AERES, mais sont internationaux, ceci afin de conformer notre « révolution culturelle » aux standards de la mondialisation et à l’excellence des meilleures universités de la planète selon le modèle imposé par le classement de Shanghai. Si la composition des jurys Equipex et Labex est connue, celle de l’Idex reste étrangement à demie secrète alors que la Ministre avait promis la transparence. Philippe Jacqué, journaliste au Monde peu suspect de « résistance » à la politique gouvernementale, chemine vers l’excellence critique et découvre enfin matière à « polémique » en lisant dans certains résultats de l’Idex « un choix très gouvernemental ». Celui-ci aurait été orienté par Philippe Gillet, ancien directeur de cabinet de Valérie Pécresse, et Philippe Aghion, auteur du fameux rapport sur « L’excellence universitaire » commandé par la Ministre et fort bien commenté par Christophe Pebarthe ici-même. Tous deux sont membre du jury de l’Idex, malgré les risques évidents de conflits d’intérêt (voir ici). L’impartialité et l’objectivité du jury constituent la première Arnaquex. La Sarkozie est décidément incurable. Un blogueur averti, Pierre Dubois, chante avec justesse que « Les Idex ne font pas le printemps ».

2. L’Idex dans le texte

Selon un modèle de type constructiviste, ou plus simplement selon une logique d’empilement de briques, les Equipex constituent la base « matérielle » du nouvel édifice ; les Labex en sont comme la matière grise, répartie en configurations infiniment variables, mais selon un critère important de taille « critique » (les petits repasseront) ; les Idex viennent couronner le tout en sélectionnant quelques rares et grands pôles de recherche (7 pré-sélectionnés sur 17 candidats, entre 5 et 10 au final) destinés à rassembler les forces les plus excellentes selon une logique de répartition territoriale très politique. Mais si les universités et les PRES concourent trois fois, il est exclu qu’ils gagnent au Loto à trois reprises comme certains le croient encore aujourd’hui. En effet les dotations Labex et Idex ne sont pas cumulables. Cette limitation de la manne est clairement stipulée dans le texte de l’ANR : « Les fonds des Initiatives d’excellence et des Laboratoires d’excellence n’étant en revanche pas cumulables, un Laboratoire d’excellence relevant d’une Initiative d’excellence reçoit le soutien qui lui a été accordé dans le cadre du dispositif d’allocation propre à l’Initiative, une fois celle-ci désignée ». Les lauréats de l’Idex n’auront droit qu’aux dotations de l’Idex. Le gouvernement a inventé un concours qui annule les bénéfices du concours précédent. Seconde Arnaquex.

Une lecture rapide du texte de l’appel à projets Idex, logiquement très proche de celui des Labex, permet de dégager trois traits remarquables de la politique d’excellence telle que notre gouvernement la conçoit. L’excellence vise tout d’abord à récompenser ceux qui sont déjà excellents, ou supposés tels selon l’évaluation du « jury ministériel » : « Les candidatures d’Initiatives d’excellence devront faire la démonstration de leur qualité au moment du dépôt du projet (excellence de l’existant) ». Est excellent celui qui est arrivé. Le risque n’est-il pas alors que le lauréat, une fois devenu plus gros et plus riche, ne s’assoie ? Ne va-t-on pas fabriquer des Assis de l’excellence, à rebours des intentions affichées ? Quoi qu’il en soit, les universités et les PRES concourent bien pour confirmer et renforcer une excellence déjà là. Les Idex récompensent certes un projet, mais elles visent moins à faire émerger une nouvelle excellence qu’à labelliser et doter une excellence déjà existante selon des critères désormais définis en dehors de l’université et de la recherche française. Ce qui est aussi une manière de confirmer, quoi qu’en ait dit notre président, que la recherche française n’est pas si « médiocre » que cela !

Les Idex ont pour second trait remarquable d’être soumises à un impératif de « visibilité internationale » et à un « effort permanent de benchmarking international ». Pour cela la compétition doit devenir l’objet même du projet : « S’agissant de leur projet, il devra définir son niveau d’ambition dans la compétition mondiale et préciser, notamment, à quels campus internationaux il souhaite se comparer. » Cette demande explicite de comparaison et de recherche de modèle international en dit long sur l’abdication de toute quête d’une spécificité ou d’une originalité nationale. L’imposition des techniques stratégiques du marketing vise à transformer définitivement les universités en entreprises de stature internationale. Plus avant, l’université française est appelée à se renouveler par une importation massive des excellents étrangers, avec bien peu de considération pour la qualité des chercheurs, des jeunes chercheurs et des étudiants français. Les Idex doivent se développer « en recrutant des chercheurs et des équipes de renommée mondiale et en attirant les meilleurs étudiants ». Les chercheurs ainsi que les étudiants sont ainsi considérés comme des valeurs sur le marché mondial de la science. Personne ne s’est encore étonné ou même scandalisé que les appels à projet se focalisent principalement sur une valorisation par l’attraction des chercheurs et étudiants étrangers et non comme cela devrait aller un peu de soi, sur les conditions d’une élévation de la qualité de la recherche française par nos propres chercheurs et au bénéfice de nos propres étudiants, lesquels n’apparaissent qu’en filigrane dans les textes de l’ANR. C’est que l’idéologie de l’excellence repose sur un axiome sans cesse répété et dont personne n’a fait la démonstration : la concurrence avivée par l’importation des meilleurs serait vectrice d’émulation. A moins qu’il ne s’agisse aussi de faire payer à des étudiants étrangers des droits d’inscription dignes d’universités américaines...

La troisième caractéristique de l’excellence française est la concentration extrême des moyens sur des périmètres d’excellence très ciblés et donc très limités. Ceux qui croient encore aux sirènes locales (je pense aux discours de certains présidents d’université) et nationales de « l’excellence partout et pour tous » (Arnaquex numéro 3) en seront pour leurs frais. La logique, qui a sa cohérence propre, est d’en finir définitivement avec le saupoudrage des moyens et de procéder à une concentration sur ceux que les jurys auront considérés comme les meilleurs. Le texte est explicite : « Les financements du projet d’Initiative d’excellence au titre du programme « Investissements d’avenir » devront faire l’objet d’un engagement du porteur quant à leur concentration sur le périmètre d’excellence ». Ce qui à ma connaissance est passé inaperçu est l’obligation de concentrer également les moyens récurrents des universités et des organismes de recherche sur ledit périmètre : « Les actions des Initiatives d’excellence mobiliseront à la fois ces financements et les financements récurrents des institutions présentes affectées à ces sites (moyens en personnels et infrastructures notamment) et auxquels ils s’ajoutent ». Le démantèlement administratif du CNRS et sa fusion-dissolution programmée au service (au sein ?) des Idex s’inscrivent parfaitement dans cette logique de double concentration. En cas de sous-dotation des Idex il est évident qu’il y aura de fortes ponctions sur les moyens pérennes, au risque d’asphyxier et de voir disparaître des projets, des laboratoires et des secteurs disciplinaires qui ne seront pas dans le périmètre d’excellence. Quand ce ne sont pas des territoires entiers qui seront menacés. Les résultats des concours Equipex et Labex montrent que ce ne sont plus aujourd’hui des craintes, mais des faits.

3. Concentration et reterritorialisation de la recherche

La logique de chaînage des trois appels à projets conduit automatiquement à concentrer les moyens sur quelques sites amenés à devenir les pôles d’excellence du territoire français. Comme il est difficile de concevoir des laboratoires et des Idex sans les infrastructures nécessaires au développement de la recherche, les Equipex ont eu un rôle inducteur et ont probablement orienté les choix des deux autres jurys. A moins que la carte n’ait été dessinée à l’avance par un axe Bruxelles/Matignon et que quelques brouillons aient circulé dans le premier jury. Mais faisons le pari de l’indépendance et de l’intégrité des jury internationaux et contentons nous d’observer les résultats des concours qui nous sont désormais connus.

Il est tout d’abord très instructif de superposer les cartes de la répartition territoriale des Equipex et des Labex. Trois faits sauteront aux yeux de chacun : l’Ile-de- France concentre plus de la moitié des Equipex et des Labex ; les universités qui sont à l’est d’une ligne Strasbourg-Bordeaux sont assurément les mieux loties avec une forte concentration de projets, en plus des deux précédentes, à Lyon, Grenoble, Aix-Marseille, Montpellier et dans une moindre mesure Toulouse ; le Centre, l’Ouest et le Nord, malgré quelques Equipex, accusent le coup d’une grave désertification. Alors qu’une réflexion stratégique un peu approfondie en matière de répartition territoriale aurait pu et certainement dû conduire à valoriser les régions que les Equipex avaient commencé à soutenir un peu (Bretagne, Pays de Loire, Nord-Pas de Calais), le jury des Labex, avec une grave inconséquence, a massacré, entre autres, Lille, Rennes, Orléans, l’Université de Lorraine et la Franche-Conté. Il se passera peu de temps avant que cette cécité politique du jury ne fasse beaucoup de bruit du côté des élus, des universitaires et des chercheurs de toutes ces régions, dont les établissement sont pourtant regroupés dans des PRES ou en voie de fusion. Les très gros lots attribués à Paris et l’Ile-de-France laisseront songeurs ceux qui espèrent encore un peu d’une politique de décentralisation.

C’est que les cartes dessinées par les résultats des concours reproduisent assez fidèlement des priorités économiques et industrielles qui croisent fortement une distribution territoriale des secteurs disciplinaires. Il a ainsi été décidé en haut lieu que l’Ile-de-France concentrerait l’essentiel de la recherche en SHS au risque des créer un appauvrissement des Humanités sur l’ensemble du territoire. Notons au passage qu’une lecture attentive des 26 projets en SHS montrerait qu’il s’y trouve quelques intrus relevant d’autres secteurs –aurait-on voulu gonfler cette liste ?–, que les Lettres proprement dites y ont une place plutôt réduite et que la majorité des projets semble rechercher des débouchés économiques et orienter les formations vers une professionnalisation certaine.

Ainsi encore, il est manifeste que le secteur Biologie-Santé, qui se taille la part du lion avec les autres sciences « dures », est dévolu à Strasbourg et Bordeaux et que l’Energie se concentre en Rhônes-Alpes et en PACA, si l’on excepte Nice qui n’a pour l’heure que du Numérique. Seul l’Environnement semble échapper à cette logique d’affectation territoriale de dominantes sectorielles, ce qui est certainement une bonne chose. Mais il est à craindre que les prochaines vagues d’appels à projets ne mettent les jurys devant la lourde tâche de corriger les erreurs et d’amender les premières copies qui commencent à faire des vagues d’une toute autre nature. C’est que les conditions inadmissibles d’élaboration des projets affecteront durablement les universités comme leurs personnels. Elles ont aussi déterminé la nature même des projets et donc les choix des jurys.

4. Les conditions d’élaboration des projets : un viol des universités

Je sais la force du mot. Mais il est précis, et en ce cas très exact. L’excellence a violé trois fois les universités. Et ce viol a été collectif et répété. Une première fois par le gouvernement qui n’a pas témoigné du respect élémentaire des enseignants-chercheurs et des chercheurs en leur imposant un calendrier inadmissible. Une seconde fois par la majorité des équipes de direction des universités qui, malgré quelques protestations formelles sur des calendriers délirants, ont non seulement joué à plein le jeu de la concurrence en poussant à des élaborations opaques, en comité restreint, mais ont aussi contourné systématiquement les conseils centraux de leurs établissement qui n’ont pu ni conseiller, ni statuer sur les projets. Une troisième fois par des cabinets privés, auxquels on a certes fait appel –ici encore sans la moindre consultation des conseils centraux et parfois sans accords d’engagement financier–, mais qui ont été très peu respectueux de la culture scientifique des chercheurs et se sont fait grassement payer pour des conseils et des rédactions souvent médiocres, médiocres, même s’il faut concéder que celles-ci étaient très bien adaptées à la nature de la demande.

Pour lire la suite et découvrir les deux autres "monades".