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Emmanuel Zemmour (nouveau président de l’Unef) : "Il faut remettre l’université au service des étudiants", EducPros, 13 avril 2011
mercredi 13 avril 2011, par
Etudiant en master d’économie à l’Ecole normale supérieure (ENS) et élu au CNESER (Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche), Emmanuel Zemmour, 23 ans, a succédé à Jean-Baptiste Prévost à la tête de l’Unef, le 9 avril 2011, lors du 82e congrès du syndicat.
Dans un discours d’ouverture très offensif, le nouveau président de l’Unef a dénoncé les choix politiques libéraux du gouvernement qui accentuent, selon lui, les inégalités sociales et laissent de côté les aspirations de la jeunesse. Emmanuel Zemmour entend ainsi "porter au cœur du débat public les attentes de l’ensemble de notre génération afin qu’on ne les contourne pas une fois encore sous le prétexte de rigueur".
Trois dossiers lui semblent aujourd’hui prioritaires : l’emploi des jeunes d’une part, les questions universitaires et le droit aux études de l’autre, afin de permettre la démocratisation de l’enseignement supérieur.
L’emploi des jeunes fait actuellement l’objet de négociations entre le Medef et les syndicats. Quelle est votre position sur ce sujet ?
Nous voulons déconstruire l’idée que le chômage est lié à une inadaptation des jeunes au marché du travail. Depuis des années, nous sommes enfermés dans des dispositifs d’insertion stigmatisants, comme les exonérations dont bénéficient les entreprises pour les bas salaires ou les contrats précaires : les jeunes sont les premiers à en souffrir, eux qui connaissent un déclassement et un chômage de précarité.
C’est pourquoi nous revendiquons tout d’abord la mise en place urgente d’une aide à la recherche du premier emploi, une allocation qui serait touchée par tous les étudiants en recherche d’insertion professionnelle. Car ne pas avoir de revenu oblige les jeunes à accepter des stages, des CDD, et pousse au déclassement.
Nous voulons aussi conditionner les exonérations de cotisations sociales pour les entreprises à l’embauche de CDI. Enfin, nous appelons à la création d’emplois publics qualifiés, notamment dans le secteur de l’éducation, pour que l’Etat ne soit plus le premier licencieur de France !
Sur les questions universitaires, qui font évidemment aussi partie de vos préoccupations, quelles sont vos revendications ?
Effectivement. Nous avons acté lors de notre 82e congrès que l’Unef porterait la révolution dans l’université. Depuis 2007, la réforme de l’autonomie des universités, couplée à une politique de mise en concurrence entre établissements, aboutit à la décomposition de la politique universitaire en une somme de politiques d’établissements.
Les bons élèves de Valérie Pécresse sont ceux qui se concentrent sur les initiatives d’excellence, sur les masters et sur la recherche internationale, pas ceux qui font des étudiants, de tous les étudiants, la priorité de leur action. Il faut remettre l’université au service des étudiants, et notamment ceux de premiers cycles car c’est là où se joue la démocratisation de l’enseignement supérieur. En particulier, il faut renforcer le taux d’encadrement, multiplier les cours en petits groupes, et assurer un réel suivi scolaire pour les premières années.
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