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Un marché qui ne marche pas comme prévu - Revue de presse anglaise (15 avril 2011)

vendredi 15 avril 2011, par Elie

Merci au préparateur de cette revue de presse.

D’après un sondage de la BBC, sur 1/3 des universités anglaises, la
moyenne des frais d’inscription devrait s’établir à £8.500 :

http://www.bbc.co.uk/news/education-13004196,

assez loin de la moyenne de £7.500 anticipée par le gouvernement.

Un tel comportement peut s’expliquer par différentes raisons. Arrêter de
financer l’enseignement tout en augmentant le montant maximal des
frais d’inscription entraîne une augmentation mécanique, dont on
aurait pu effectivement espérer qu’elle se stabilise autour du "coût
moyen de l’année d’étude par étudiant", soit £7.500, même si le
gouvernement passe son temps à expliquer que le système de prêts
étudiant couvrant les frais d’inscriptions est juste et généreux...
Mais ce raisonnement ne tient pas compte de ce que les universités
vont naturellement tenter de se couvrir contre des coupes budgétaires
assez probables de la part du gouvernement. C’est oublier que des
universités en situation de concurrence doivent aussi anticiper
le fait que leurs concurrents décident de choisir des frais
d’inscriptions élevés afin d’investir : la meilleure décision face à
cette "menace" est donc de choisir le montant de frais d’inscription
maximal. C’est, selon un article du Guardian, une situation du type du "dilemme
du prisonnier", assez largement décrite dans les manuels de la pensée
économique dominante enseignée au niveau licence :

http://www.guardian.co.uk/education/mortarboard/2011/apr/07/tuition-fees-economic-theory.

Ces explications viennent cependant un peu tard, et il est temps
maintenant pour les institutions de réagir face à la nouvelle donne.
Tout en décidant de charger au maximum les étudiants, un président
d’université demande un moratoire :

http://www.timeshighereducation.co.uk/story.asp?sectioncode=26&storycode=415731&c=1.

Le ministre, quant à lui, reconnaît que cette situation va être
coûteuse du fait du surcoût induit par un montant plus élevé que prévu
des prêts étudiants à distribuer : un surplus de £1 milliard est évoqué,
soit à peu près le montant des coupes budgétaires de cette année...

- http://www.guardian.co.uk/education/2011/mar/27/tuition-fees-universities-government-spending
- http://www.guardian.co.uk/education/2011/apr/03/tuition-fees-david-willetts-universities

La réaction gouvernementale pour limiter cette perte dans le temps
passe par deux réponses. La première usine à gaz envisagée est de
réduire le nombre de places d’étudiants tout en contrôlant mieux les
décisions
des universités, en attribuant les places aux universités via un
système d’enchères qui prendrait en particulier en compte le niveau des
frais d’inscriptions :

- http://www.guardian.co.uk/education/2011/apr/05/universities-tuition-fees-pressure-ministers
- http://www.timeshighereducation.co.uk/story.asp?sectioncode=26&storycode=415738&c=1
- http://www.timeshighereducation.co.uk/story.asp?sectioncode=26&storycode=415655&c=1

La seconde consiste à tenter de renforcer la concurrence en ouvrant le
système de prêts étudiants à ceux désirant étudier dans le secteur
privé pour un montant de frais annuels de £6000 :

- http://www.bbc.co.uk/news/education-13061886
- http://www.guardian.co.uk/education/2011/apr/13/private-universities-student-loans-increase

On peut se demander si, comme les universités publiques, les
institutions privées ne vont pas en profiter pour augmenter leurs
tarifs...