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L’UMP veut que les proviseurs recrutent leurs enseignants - Marie-Estelle Pech, Le Figaro, 9 juin 2011

vendredi 10 juin 2011, par Sylvie

Actuellement, l’affectation d’un professeur dépend de son ancienneté, de sa situation familiale ou de son lieu d’habitation.

L’UMP a décidé de lancer un pavé dans la mare à l’approche des échéances électorales. Au risque de se mettre à dos les syndicats d’enseignants, elle annonce « la possibilité pour les directeurs d’établissements de recruter eux-mêmes leurs équipes pédagogiques ». Ces propositions ont été faites par l’UMP lors d’une convention sur la « justice sociale » organisée mercredi et destinée à alimenter le débat politique en vue de la présidentielle.

Le recrutement des enseignants par leur chef d’établissement est déjà pratiqué dans l’enseignement privé et l’entourage du chef de l’État y voit certains avantages. «  Dans le privé, une équipe adhère au projet d’établissement et se considère coresponsable de la réussite des élèves. Le professeur n’est pas uniquement là pour assurer ses cours. La majorité des enseignants du public s’investissent, mais l’institution ne les invite pas à adopter cette attitude », commente-t-on.

L’affectation actuelle d’un enseignant du public dépend d’un barème qui prend en compte, sous forme de points, son ancienneté, sa situation familiale, son concours, son lieu d’habitation, etc. Un établissement de centre-ville « vaut » ainsi particulièrement cher. Le proviseur n’a pas son mot à dire sur le candidat.

À l’inverse, dans l’enseignement catholique, les chefs d’établissement publient leurs offres de postes vacants et reçoivent les candidats un à un dans leur bureau lors d’un véritable entretien d’embauche, à condition qu’ils aient réussi un concours de professorat de l’éducation nationale validé par l’enseignement catholique. Le chef classe par ordre prioritaire les gens qui l’intéressent. « Nous avons en partie la main sur le recrutement, mais cela ne se fait pas sans règle », ­précise Catherine Leduc-Claire, déléguée générale du syndicat des chefs d’établissement du privé (SNCEEL). Un enseignant dont l’établissement vient de fermer sera par exemple prioritaire. « Cela permet toutefois d’avoir un type de profil adapté au projet d’établissement que l’on souhaite mener », poursuit-elle. Entre un lycée de centre-ville et un lycée de Seine-Saint-Denis, pour prendre deux cas extrêmes, les projets vont être différents en matière d’accompagnement scolaire.

« Déréglementation néolibérale »

L’enseignement catholique reconnaît toutefois que les établissements ne sont pas tous attractifs : certains reçoivent plus de vingt candidatures par poste, quand d’autres, en zone rurale et en banlieue, peinent parfois à recruter.

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