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Andreas Schleicher (OCDE) : « Il faut décloisonner l’enseignement » , VousNousIls, 24 juin 2011
vendredi 24 juin 2011, par
Membre de la direction de l’éducation de l’OCDE, Andreas Schleicher vient de publier un « Plaidoyer pour un enseignement moderne ». Il y préconise une éducation pluridisciplinaire, où les professeurs travaillent davantage en équipes.
Qu’est-ce qui vous a conduit à rédiger et publier ce plaidoyer ?
En matière d’éducation, nous nous contentons la plupart du temps de reproduire ce qui s’est toujours fait. Les professeurs enseignent aux élèves ce qu’ils ont eux-même appris. Or, il est très important d’ouvrir les yeux et les oreilles pour mesurer les changements du monde, pour comprendre comment la manière d’utiliser nos compétences doit évoluer. C’est un défi primordial pour l’éducation. Avec l’apparition des smartphones, des ordinateurs et d’internet, l’enjeu n’est plus désormais de permettre aux élèves de reproduire simplement ce qu’ils ont appris, mais de leur donner des capacités créatives, de leur apprendre à extrapoler, à utiliser leurs connaissances pour faire face à des situations nouvelles, de leur transmettre l’envie et la capacité de continuer à apprendre tout au long de leur vie.
Vous expliquez que les matières sont désormais interconnectées. Que peuvent et doivent faire les professeurs, selon vous ?
Les matières restent un moyen important de structurer les connaissances et je ne fais pas le procès des mathématiques ou des sciences naturelles. Mais je pense que les enseignants doivent réfléchir à la façon de relier ces connaissances entre elles. Ils doivent aider les élèves à comprendre que les maths ne sont pas qu’une accumulation de formules et de théorèmes, mais un langage pour structurer et comprendre le monde. Et l’histoire, la géographie, la physique ou les sciences naturelles en sont d’autres. Si les professeurs peuvent collaborer pour enseigner ces langages, et si les élèves peuvent les connecter, nous parviendrons à une éducation totalement différente, pluridisciplinaire, beaucoup plus performante. Car, encore une fois, il ne s’agit plus d’acquérir des connaissances artificiellement confinées au sein d’une matière, mais de synthétiser les compétences provenant de divers champs de savoir.
En d’autres termes, il faut faire tomber des murs ?
C’est tout à fait cela. Pour construire les compétences nouvelles, il faut faire tomber les murs entre les classes, entre les matières et même entre les écoles ! L’enseignement du futur, ne pourra plus être l’affaire d’un professeur isolé dans sa vieille salle de classe. Il faut en finir avec le modèle d’éducation né de l’industrialisation ; celui où des personnes dans un ministère décident de la façon dont les enfants doivent apprendre, puis rédigent de magnifiques textes et circulaires que les enseignants sont chargés de mettre en pratique. Il est temps de faire l’inverse, de s’appuyer sur des professeurs qui se demanderaient ce qu’ils doivent apprendre à leurs élèves pour leur permettre de faire face à des évolutions plus rapides que jamais.
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