Accueil > Revue de presse > Idex : champagne chez les gagnants, whisky chez les perdants - Educpros, 4 (...)

Idex : champagne chez les gagnants, whisky chez les perdants - Educpros, 4 juillet 2011

mardi 5 juillet 2011, par Laurence

Bordeaux, Strasbourg et Paris Sciences et lettres (PSL). Le trio de tête de la première sélection de l’IDEX a été annoncé officiellement et symboliquement à Bordeaux par Laurent Wauquiez, le nouveau ministre de l’Enseignement supérieur, lundi 4 juillet 2011. Une bonne surprise pour le challenger bordelais et une déception de taille pour Sorbonne Universités, doublée par une alliance de grandes écoles essentiellement. Réactions de Manuel Tunon de Lara, président du PRES Université de Bordeaux et de Jean-Charles Pomerol, président de l’UPMC pour Sorbonne Universités.

Manuel Tunon de Lara, président de l’université Bordeaux 2 et du PRES Université de Bordeaux : "La fusion a indéniablement pesé dans la balance"

Le projet bordelais retenu, c’est une surprise, vu les projets concurrents ?

Nous avons été agréablement surpris. Si on nous avait dit que seuls trois candidats seraient sélectionnés, nous aurions peut être eu plus de doutes sur nos chances. Mais nous avions vraiment confiance dans notre projet. Il vient d’une réflexion de longue haleine, déjà avec l’Opération Campus [Bordeaux a remporté une dotation de 475 millions d’euros], pour laquelle une démarche d’identification des pôles d’excellence avait été réalisée.

Nous avons aussi eu beaucoup de résultats aux autres appels à projets des Investissements d’avenir : Labex, Equipex, IHU… Cela a forcément joué, car il s’agit d’une question de cohérence globale pour les jurys. Nous sommes dans une dynamique gagnante.

Enfin, nous disposons d’une gouvernance rapidement opérationnelle. Notre taille est ici un atout, car nous pouvons plus vite mettre en musique tous nos projets.

Le projet de fusion en une université unique, même sans Bordeaux 3, vous a aidé également …

Pour le jury, c’est un atout incontestable. Le projet de la nouvelle université de Bordeaux a indéniablement pesé dans la balance. Bordeaux 3 est totalement intégré dans le projet d’IDEX. Elle ne s’est pour l’instant pas jointe au projet de fusion. Mais celle-ci aura lieu quoi qu’il arrive.

Quand pourront démarrer les projets de votre Initiative d’excellence ?

Dès que les fonds nous seront versés. Tout est programmé. Pour chacun des projets, nous avons un planning opérationnel pour les quatre années à venir. Le premier versement devrait être imminent, selon le ministre, nous espérons d’ici la rentrée 2011.

Jean-Charles Pomerol (président de l’UPMC, membre de Sorbonne Universités) : "C’est le modèle hyper-sélectif, très spécifiquement français, qui gagne"

Sorbonne Universités n’a pas été retenu lors de cette première vague de sélection des IDEX. Quelle est votre réaction ?

C’est un coup de tonnerre. Le message envoyé est clair [en choisissant à Paris le regroupement PSL, qui réunit les grandes écoles et Dauphine, plutôt que Sorbonne Universités] : c’est le modèle hyper-sélectif, très spécifiquement français, qui gagne. Effectivement, en sélectionnant très durement les élèves, on réussit plus facilement à obtenir de l’excellence. C’est pourtant surprenant de la réduire ainsi à un petit noyau.

Il faut noter que les anciens des ENS sont nombreux dans les jurys, et plus généralement dans l’élite française. L’élite française a cette vision, et elle a été très efficace dans le lobbying.

Pour lire la suite