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L’université en mode “public-privé” - Xavier Sidaner, acteurspublics.com, 12 septembre 2011

mardi 13 septembre 2011, par Elie

En recourant aux contrats de partenariat pour rénover ses universités, le ministère de l’Enseignement supérieur vise à faire émerger des pôles d’excellence. Non sans risques.

Plus aucun obstacle réglementaire ni financier ne barre la route à l’avancement de l’opération Campus. Nous sommes à un moment d’accélération exceptionnel”, s’est réjoui Laurent Wauquiez, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, en installant, le 19 juillet, le comité de pilotage du plan Campus. Lancé en février 2008, ce plan de grande ampleur en faveur de l’immobilier universitaire vise à faire émerger 12 campus d’excellence labellisés, auxquels s’ajoutent 9 campus prometteurs et innovants qui seront, en quelque sorte, la vitrine de la France et “capables de rivaliser”, dans l’esprit du ministre, “avec Harvard ou Cambridge”.

Ces universités, sélectionnées à l’automne 2008 sur la base de quatre critères (urgence immobilière, ambition scientifique, vie de campus et caractère structurant pour le territoire), seront construites par des groupes privés, non à la suite d’appels d’offres classiques, mais sur le modèle des partenariats public-privé (PPP). Le principal avantage est que, à travers ce contrat global, l’entreprise s’engage non seulement sur l’investissement, la construction, mais aussi sur la maintenance des bâtiments et le gros entretien. Une aubaine pour l’État, qui n’a jamais été très tatillon sur l’entretien de ses universités. Alain Neveu, responsable des grands projets au ministère de l’Enseignement supérieur, reconnaît d’ailleurs “l’avantage de cet outil contractuel”, qui conduit à “être vertueux”. Signe que l’État veut enfin sortir les universités de l’état de vétusté dans lequel une grande majorité d’entre elles se trouve, d’autres PPP ont par ailleurs été lancés, à Paris-IV et Paris-VII en juillet 2009, mais aussi à Toulouse pour des opérations touchant également au gros œuvre.

Risques de malfaçons

Quelle que soit l’opération, et selon un modèle désormais bien établi, l’État ne débourse rien en phase d’études et ne verse des loyers aux prestataires qu’à la livraison, sur une durée comprise en moyenne entre vingt et trente ans. À l’issue de ce délai, l’État deviendra propriétaire des murs. Si dans le cas des prisons, le principe ne semble guère choquant, en ce qui concerne les universités, cela peut paraître contraire au principe d’autonomie qui les anime et au souhait manifesté par certaines d’entre elles d’être propriétaires de leur patrimoine.

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