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Formation des enseignants : les masters en alternance peinent à trouver leurs marques, Fabienne Guimont, Éducpros, 12 décembre 2011

mardi 13 décembre 2011, par Sylvie

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Lancés fin 2010 et généralisés par circulaires mi-septembre, les masters en alternance ont fait leur apparition dans une quinzaine d’académies, et n’ont inscrit cette année que 750 étudiants. Ces masters renforcent-ils la formation professionnelle des futurs enseignants masterisés ? Sont-ils adaptés au rythme de formation des universités ? EducPros a enquêté.

Les masters en alternance, proposés dans une trentaine d’universités, sont inégalement répartis sur le territoire : une dizaine d’universités se sont investies dans le dispositif, piloté avec les rectorats qui doivent fournir les lieux de stage. « Les masters enseignants en alternance fonctionnent plutôt bien pour les étudiants qui veulent devenir professeurs des écoles, soit la très grande majorité du public concerné », estime Gilles Baillat, directeur de l’IUFM de Champagne-Ardenne et ancien président de la CDIUFM. En revanche, les étudiants préparant le CAPES seraient moins nombreux à se porter candidats à ces masters en alternance. La plupart des candidats seraient des boursiers.

Un vivier de remplaçants mal payés

Un jugement plutôt positif tempéré par Jean-Michel Jolion dans son rapport remis en octobre 2011. « Aucun [projet de formation en alternance] ne semble abouti à ce jour », écrit le président du comité de suivi master, qui concentre ses critiques sur le volet financier de ce dispositif. « L’alternance ne doit pas simplement être vue comme un moyen détourné de fournir une rémunération à des jeunes et/ou de fournir un vivier de vacataires “stabilisés” […]. Il semblerait que les conditions financières proposées aux étudiants inscrits au sein de ces masters soient moins bonnes que le statut d’AED [assistant d’éducation], ce qui conduit par endroit à une pénurie de candidats. »

Le SNESUP dénonce « des étudiants considérés comme un vivier de remplaçants à bas coût », avec des promesses de rémunération non tenues. Pour le syndicat, les 6.000 € pour six heures de classe dans l’établissement se transformeraient plutôt en 4.000 € sur l’année, car ni le mois de septembre, ni les vacances scolaires ne seront payés. En comparaison, les anciens stagiaires en IUFM en stage filé une journée par semaine gagnaient 16.400 € net. « Ces masters en alternance ont produit d’énormes économies », reconnaissait Gilles Baillat. Ces étudiants en master, voire titulaires d’un master sont payés à l’heure comme vacataires au niveau d’un bac+2/3, alors que certains sont déjà diplômés d’un master. Et, pour beaucoup d’alternants, les contrats de travail sont arrivés très tardivement.

Un concours difficilement compatible avec le rythme de l’alternance

La suite et des témoignages d’étudiants