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Idex : la France se dote de méga-universités, Nathalie Brafman, Blog de la rédaction du Monde de l’éducation, 3 février 2012

vendredi 3 février 2012

La France devrait être bientôt dotée de quelques mastodontes universitaires et de recherche capables de rivaliser avec les plus grandes universités mondiales. Vendredi 3 février, en déplacement à Bordeaux, le premier ministre François Fillon, accompagné de Laurent Wauquiez, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche et de René Ricol, commissaire général à l’investissement, a présenté les projets phares du grand emprunt, les « initiatives d’excellence » (Idex) retenus par le jury international et le gouvernement.
A Paris et dans la région parisienne, trois Idex donneront naissance à : Sorbonne Université qui rassemblera Paris 2 Assas - 4 Sorbonne et 6 Pierre-et-Marie-Curie ainsi que le Museum d’histoire naturelle, l’Insead et l’université de technologie de Compiègne. Elle accueillera 65 000 étudiants, 5000 chercheurs et 200 laboratoires. En 2014, Université Paris-Saclay composé notamment de Polytechnique, HEC, Centrale, Paris 11 Sud-Orsay et le Commissariat de l’énergie atomique (CEA). Enfin, d’ici 2016, l’Université Sorbonne Paris Cité (USPC) verra le jour. Elle sera composée des quatre universités Paris 3 Sorbonne Nouvelle, 5 Descartes, 7 Diderot, 13 Nord Villetaneuse (Seine-Saint-Denis) et de quatre établissements d’enseignement supérieur et de recherche à statut particulier Sciences Po Paris, l’Inalco (dit Langues O), l’Ecole des hautes études en santé publique et l’Institut de physique du globe de Paris. Elle accueillera près de 120 000 étudiants, 6 000 chercheurs et enseignants chercheurs sur trois campus. « Les modalités de fusion ne sont pas encore décidés. Une chose est sûre, les quatre universités membres du Pres (pôle de recherche et d’enseignement supérieur) ne feront plus qu’une. Les grands établissements ont vocation à s’intégrer dans cette université avec des modalités propres », indique Frédéric Dardel, le tout nouveau président de l’université Paris-Descartes qui a succédé à Axel Kahn.


Outre les trois Idex parisiens, les deux autres lauréats sont Aix-Marseille, où les trois universités ont fusionné le 1er janvier, et Toulouse où il est prévu que les trois universités toulousaines et des écoles d’ingénieurs se regroupent. Ces cinq lauréats se partageront 5,5 milliards d’euros. Ils s’ajoutent aux trois qui ont déjà été sélectionnés au cours de la première vague (Strasbourg, doté de 750 millions d’euros, Idex Bordeaux 700 millions et Paris Sciences et Lettres (qui regroupe Normale Sup, le Collège de France et l’université Paris-Dauphine notamment) 750 millions.


Ces sommes seront versées en capital au bout d’une période probatoire de 4 ans et si les objectifs sont atteints. Pour l’instant, les trois premiers Idex n’ont reçu que 10 millions.
L’objectif est bien évidemment de faire gagner des places aux établissements français dans les classements internationaux. Ainsi le campus de Saclay, véritable Silicon Valley à la française, veut se classer parmi les dix premières universités mondiales dans le classement de Shanghaï. Quant à l’USPC, son ambition est de figurer parmi les dix meilleures universités européennes et les 30 meilleures mondiales au début des années 2020.


Lors de la première sélection, les syndicats et l’association Sauvons l’Université avaient beaucoup critiqué le système de sélection des candidats. L’association avait réprouvé « un modèle hyper-sélectif » aggravant «  les déséquilibres ». « Il ne faut pas sous-estimer l’ampleur des conséquences : toujours plus "d’excellence" pour de moins en moins d’universités et des déséquilibres territoriaux et disciplinaires fortement aggravés ».

Nathalie Brafman