Accueil > Revue de presse > Louis Vogel : « Il faudrait une progressivité des droits d’inscription à (...)

Louis Vogel : « Il faudrait une progressivité des droits d’inscription à l’université », entretien avec Isabelle Ficek, Les Échos, 8 février 2012

mercredi 8 février 2012, par Sylvie

À lire sur le site des Échos

LOUIS VOGEL PRESIDENT DE LA CONFERENCE DES PRÉSIDENTS D’UNIVERSITE

La Conférence des présidents d’université, à l’occasion de son colloque annuel qui s’ouvre aujourd’hui à Marseille, interpelle les candidats à la présidentielle.


Quel bilan tirez-vous du quinquennat pour les universités ?


Indéniablement, les choses ont bougé. Pour la première fois depuis très longtemps, un effort a été fait pour les universités, qui étaient, jusque-là, quel que soit le gouvernement, les grandes oubliées. On ne connaissait que les grandes écoles. Malheureusement, l’argent commence à manquer. Or le rattrapage n’est pas terminé. Nous allons demander aux candidats s’ils sont prêts à poursuivre l’effort. L’autonomie des universités ne doit pas signifier le désengagement de l’Etat.


Que pensez-vous de la sélection de huit grands campus à vocation mondiale ?


D’abord, ces initiatives d’excellence ont un effet visibilité très positif. Un jury international a distingué huit pôles, sur des critères objectifs, à l’aune des standards internationaux et a constaté que, finalement, le potentiel scientifique français existe, ce qui n’est pas tellement reflété aujourd’hui par les classements. Le mécanisme de sélection a aussi permis aux candidats, par les incitations du jury, d’améliorer leurs projets pour atteindre ce niveau.


Ne va-t-on pas vers un système à deux vitesses ?


Il est évident qu’un tel système a des effets de polarisation, géographique et disciplinaire. La base des projets est souvent les sciences dures, même s’ils ont un volet sciences humaines et sociales. Sur la carte des Idex, il n’y a rien dans le Grand Ouest, le Nord, le Grand Est - sauf Strasbourg -et Rhône-Alpes. D’où le geste politique du Premier ministre pour trouver un financement aux projets distingués mais non retenus de Lyon et de Hésam à Paris. Il appartient à l’Etat de s’assurer de l’équilibre sur le territoire et entre les disciplines. La carte de notre excellence universitaire ne doit pas être figée. Ce qui est essentiel, c’est que les Idex nouent des relations de coopération entre eux et avec les autres. Le MIT et Harvard sont rivaux mais travaillent ensemble. On est dans le monde de la science, sans frontière et sans nationalité.


Que proposez-vous sur le financement du supérieur ?

La suite