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Le CNU et la CP-CNU ne doivent pas trahir le mouvement de 2009 ! Communiqué de la FERC Sup CGT, le 06 avril 2012

vendredi 6 avril 2012, par Alain

L’Assemblée Générale de la Commission Permanente du Conseil National des Universités (CP-CNU)
s’est tenue le 21 mars dernier. Lors des élections au CNU, la FERC Sup CGT avait déclaré dans sa
profession de foi vouloir «  ouvrir la boîte noire du CNU  ». Il est aujourd’hui indispensable que la
communauté universitaire soit informée de ce qui s’y passe afin qu’elle puisse se saisir des questions
qui la concernent et qu’elle est la seule à pouvoir résoudre.

Évaluation individuelle quadriennale des enseignants-chercheurs

L’évaluation individuelle des enseignants-chercheurs est instaurée par le décret n° 2009-460 du 23 avril
2009 qui modifie le statut des enseignants-chercheurs, dans le prolongement de la loi LRU. La FERC
Sup CGT dénonce inlassablement la loi LRU depuis 2007 et combat avec l’ensemble des universitaires
mobilisés en 2009 les modifications majeures introduites dans leur statut par le décret d’avril 2009.
Cette évaluation individuelle est un dispositif inutile (coûteux en temps, un dossier supplémentaire à remplir
au détriment des missions fondamentales d’enseignement et de recherche...), hiérarchique (le CA adjoint les
documents qu’il veut au dossier envoyé au CNU, et celui-ci renvoie l’évaluation non pas à l’intéressé luimême,
mais au CA...). Il a pour objectif la mise en place d’une politique de management dans les
établissements (primes, promotions) et servira à instaurer la modulation du service d’enseignement. À
contrario, nous voulons que le temps de recherche soit protégé et garanti pour tous les enseignants-chercheurs.
(Cf. notre courrier au ministre, Laurent Wauquiez du 10 févier 2012 sur notre site internet).
Ces raisons ont conduit 10 sections du CNU (sections 04, 10, 11, 13, 14, 15, 19, 25, 26, 72) à émettre
des motions clairement opposées à la mise en place de l’évaluation individuelle. Ces motions, de façon
cohérente, n’envisagent aucune négociation de mise en oeuvre. Des motions ont également été émises
dans 31 autres sections. La moitié d’entre elles émet de fortes critiques sur les objectifs et les modalités
de la nouvelle évaluation.
Pourtant, lors de l’AG de la CP-CNU, seuls deux textes ont été discutés : un premier totalement
favorable à l’instauration de l’évaluation individuelle. Le second, bien que plus critique dans son
introduction, exige comme le précédent que « l’évaluation [soit] effectuée par les sections du CNU ».
Ces deux textes reflètent la même orientation : comment mettre en place une « bonne évaluation »...
Un troisième texte, proposé par un élu FERC Sup CGT, exprimant le refus pur et simple de
l’évaluation, a été repoussé, sans vote, par le bureau pour des motifs de calendrier d’envoi alors qu’il
n’existe aucune règle à ce sujet. Ainsi, malgré l’expression très claire de 10 sections sur 41 (25%),
aucun texte s’opposant à la mise en place de l’évaluation individuelle n’a pu être discuté. Au
contraire, la volonté se fait jour de faire du CNU une agence d’évaluation des individus, sélectionnant
la minorité d’ « excellents » susceptibles de recevoir les prix d’excellence (ainsi les fameuses chaires
du même nom) et autres bonifications financières (ainsi la « Prime d’Excellence Scientifique » dont on
voudrait donner au CNU le privilège de la distribution, sans même critiquer le fondement même de cet
outil de management des enseignants-chercheurs par la modulation du revenu).

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