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Les socialistes et l’université (1) : crise financière et destruction de l’offre de formation, le blog de Pascal Maillard, Mediapart, 16 septembre 2012

lundi 17 septembre 2012

Pascal Maillard est membre du CA de Sauvons l’Université !

L’université et la recherche françaises sont à la croisée des chemins. Les socialistes aussi, mais ils ne veulent pas le savoir. Les choix politiques des prochains mois seront pourtant décisifs : ou valider et parachever les réformes sarkozistes, ou rompre avec le paradigme de l’excellence et ses conséquences délétères pour impulser une tout autre politique. Les questions qui se posent sont les suivantes : le gouvernement socialiste est-il prêt à conduire une réforme en profondeur de l’enseignement supérieur et de la recherche ? A-t-il la volonté d’initier une politique de rupture avec dix années d’affaiblissement et de déstructuration des universités et des organismes de recherche ? Plus précisément est-il vraiment décidé, ainsi que François Hollande l’a laissé entendre durant sa campagne, à faire de la recherche et des universités une priorité, au service de la jeunesse, de l’emploi et du redressement économique ? Et pour atteindre cet objectif, le gouvernement actuel investira-t-il dans ces secteurs qui sont vitaux à l’avenir de notre pays, les moyens humains et financiers nécessaires au développement d’un service public d’enseignement et de recherche digne de ce nom ?

Sans préjuger d’éventuels infléchissements et du poids des Assises dans les prises de décisions – infléchissements, disons-le tout de suite, qui dépendront essentiellement de la capacité de mobilisation des personnels et des étudiants -, force est de constater qu’on ne peut aujourd’hui que répondre par la négative à ces quatre questions. Car les premières orientations et les signaux envoyés par le gouvernement en matière de politique universitaire et de recherche ne sont pas bons. A juste titre, certains les jugent très inquiétants. D’autres, comme l’auteur de cet article, ne s’en étonnent pas. Ces orientations sont dans la droite ligne de l’adhésion et du soutien historiques du Parti socialiste et de ses précédents gouvernements aux politiques universitaires et de recherche les plus libérales : adhésion forte au processus de Bologne, à la SRI (Stratégie Régionale de l’Innovation) imposée par le Traité de Lisbonne et à la politique européenne de recherche ; soutien également à l’autonomie des universités, à l’essentiel de la loi LRU de 2007, au Crédit Impôt Recherche, à la politique d’excellence et au cadre concurrentiel et marchant qu’elle impose, le tout au bénéfice du secteur privé.

Dans tous les cas, ni le choix de Geneviève Fioraso comme ministre de l’ESR, ni la composition de son cabinet, ni ses déclarations, ni même les conditions d’organisation des Assises, ne vont dans le sens d’une rupture profonde avec les orientations européennes et les politiques calamiteuses de la droite qui ont mis un quart des universités françaises en déficit et ont fait régresser notre pays à la 14ème place européenne.

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