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« Austérité et "dégraissage" (II) : Non à la réduction de l’offre de formation ! », Communiqué du SNESUP-FSU de l’Université de Strasbourg – 24 septembre 2012.

lundi 24 septembre 2012

Cette rentrée universitaire soumet toutes nos composantes, ses enseignants-chercheurs, ses enseignants ainsi que les équipes administratives à de très fortes contraintes. Ni les Assises de l’Enseignement supérieur et de la recherche – auxquelles le SNESUP de l’Université de Strasbourg apportera sa contribution, malgré des réserves sur l’organisation et les fonctions de celles-ci -, ni les élections à venir, ne sauraient nous faire oublier les problèmes auxquels notre université, ses personnels et ses étudiants sont confrontés. L’état des finances de notre établissement, dont l’équipe en place est en grande partie comptable, justifierait que notre offre de formation soit la première impactée par des mesures d’économie drastiques et serve ainsi de variable d’ajustement. Ce choix politique est lourd de conséquences. Dans un communiqué du 12 juillet dernier (voir ici), le SNESUP lançait une alerte et prenait une position ferme contre la réduction précipitée et irrationnelle de notre offre de formation.

Aujourd’hui le SNESUP de l’Université de Strasbourg tient à rappeler avec vigueur que la formation est avec la recherche notre cœur de métier et constitue la mission principale de l’université, au service de nos étudiants. Pour accomplir cette mission de service public, les enseignants consacrent un temps important à l’élaboration des maquettes qui constituent notre offre de formation. Celle-ci, d’une certaine façon, appartient à l’ensemble de la communauté universitaire. Elle ne saurait être détricotée sans remettre en cause certains de ses fondements et sa cohésion. L’offre de formation actuellement en vigueur a été élaborée dans le cadre du plan quadriennal 2009-2012 sous la double contrainte de la mise en place du LMD et de la fusion des trois universités strasbourgeoises. Des groupes de travail interuniversitaires avaient alors pour objectif de diversifier l’offre disciplinaire en incluant des UE d’ouverture, de méthodologie du travail universitaire, d’accompagnement du projet professionnel de l’étudiant et d’enseignements disciplinaires en langues étrangères. Il s’agissait là d’un véritable projet de formation, certes avec ses imperfections, mais aussi une cohérence propre. Il est aujourd’hui remis en cause par une politique de coupes sombres. Les effets de cette politique sont de plus en contradiction avec les grands axes de notre offre de formation 2013-2017, sans même que l’équipe présidentielle ne s’en soucie.
Le SNESUP reconnaît que la question du volume de notre offre de formation, au regard notamment des contraintes budgétaires, doit pouvoir être posée sans tabou, mais certainement pas au moyen d’injonctions comptables, certainement pas sans concertation ni réflexion approfondie, et sans une orientation stratégique préalablement définie. Soumises à l’injonction des coupes urgentes, nos composantes sont souvent contraintes, pour préserver les enseignements disciplinaires, de renoncer dans la précipitation à ce qui est transversal et méthodologique. Nos étudiants en subissent les conséquences, sans parler des retombées sur les services des enseignants qui n’ont pas été anticipées et posent de nombreux problèmes.
Cette méthode de travail qui s’apparente à un « monologue de gestion » est inacceptable à tous points de vue : pédagogique, gestionnaire, humain et même juridique au regard de la cohérence des maquettes. Comment en effet peut-on faire fi de maquettes existantes pour couper à tort et à travers dans l’offre de formation ? Comment peut-on se désintéresser à ce point de la qualité de l’offre de formation, de sa cohérence et de ses effets sur les étudiants ? Comment peut-on espérer enfin attirer des étudiants dans ces conditions ? Dissuader les étudiants de s’inscrire à l’université de Strasbourg n’est certainement pas la bonne solution pour faire des économies…

Le SNESUP demande que cessent sans plus tarder les injonctions précipitées et incohérentes, que l’écoute et le dialogue soient rétablis entre la direction et les composantes, dans le respect des enseignants et l’intérêt des étudiants. Il est urgent qu’un état des lieux soit fait sur les conséquences de la réduction de notre offre de formation et que des mesures soient prises pour sa préservation. Pour sa part, le SNESUP-FSU de l’Université de Strasbourg, en concertation avec ses partenaires d’Agir Ensemble pour une Université démocratique, prendra toutes les mesures utiles pour que la voix des personnels soient entendue, aussi bien dans les conseils centraux que dans les réunions importantes à venir (congrès, assises, ...). Il agira enfin pour que les efforts liés aux contraintes budgétaires soient justement répartis, par exemple en exigeant une révision à la baisse des très généreuses primes pour charges administratives. C’est ainsi que les représentants de la FSU ont voté contre le montant de ces primes au dernier Comité technique d’établissement qui a majoritairement rejeté ce dispositif. Est-il décent que les primes de nos vice-présidents, après augmentation de 20% il y a deux ans, soient équivalentes à 10 SMIC net quand des personnels voient leurs revenus diminuer et que la précarité se développe ? Il existe bien des leviers à activer pour que notre offre de formation soit mieux protégée.

Le SNESUP-FSU de l’Université de Strasbourg