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Les discussions entrent dans le dur chez Sanofi Toulouse- Les échos - Laurent Marcaillou - 08/07

Les négociations sur le plan de sauvegarde de l’emploi du site ont lieu demain.

lundi 8 juillet 2013, par Hélène

A lire sur le site des Echos

Les discussions sur l’avenir du centre de recherche de Sanofi à Toulouse vont commencer demain avec l’ouverture du plan de sauvegarde de l’emploi. Alors que le rapport ministériel sur le devenir du site, présenté en mai par Arnaud Montebourg, préconisait le maintien de 500 emplois sur 617, les premières pistes présentées en comité d’entreprise le 2 juillet dernier n’en gardent que 364. Sanofi ne maintiendra les activités que pendant cinq ans. Les 99 chercheurs en maladies infectieuses seront mutés à Lyon, 80 postes des fonctions de support seront transférés dans d’autres sites et 63 emplois supprimés, essentiellement dans le support.

Les 364 salariés restants seront répartis entre une plate-forme technologique de 233 postes, une plateforme de recherche de 91 personnes et une activité support qui devront trouver une « autonomie » de fonctionnement d’ici à cinq ans, selon les termes employés par la direction. La question est de savoir comment ces structures autonomes obtiendront de nouvelles sources de financement. La plate-forme de recherche se focalisera sur la cancérologie en lien avec l’Oncopôle de Toulouse, avec lequel Sanofi ne travaille quasiment pas. « La direction suppose que nos activités intéresseront d’autres laboratoires, mais Sanofi ne paiera pas une plate-forme qui cherchera des médicaments pour des concurrents ! » relève Pascal Delmas, délégué CFDT au CCE.

Le site vieux de soixante ans a découvert des médicaments majeurs, le Plavix contre les maladies cardiovasculaires et le Ticlid contre la thrombose. Tous deux devenus des génériques mais qui ont fait la fortune du groupe.
Les syndicats doutent de la « viabilité économique »

La question de l’autonomie se pose aussi pour la future plate-forme technologique de 233 salariés qui « travaillera en support à la recherche de Sanofi et à la recherche menée par des partenaires publics ou privés », indique le groupe. Elle réunira les activités scientifiques de bio-thérapeutique, bio-statistique, innovations technologiques pour la qualité des services et recherche animale. Sans oublier la recherche exploratoire. « Cette plate-forme technologique est un fourre-tout, juge Pascal Delmas. Le projet n’est pas construit scientifiquement alors que le rapport Saintouil préconisait un centre d’innovation ouvert qui avait une pertinence. » Plus sévère, Laurent Besson-Imbert, délégué Sud-chimie, estime que « la plate-forme technologique n’aura pas de viabilité économique face à des plates-formes universitaires quasi gratuites ». Pour lui le site devra découvrir deux molécules par an pour équilibrer ses comptes. Christian Lajoux, président de Sanofi France, avait assuré en mai que le rapport Saintouil lui servirait de feuille de route, « mais il y a un écart avec ce qui nous est proposé », déplore Pascal Delmas, qui attend avec impatience les éclaircissements de la direction demain.