Accueil > Université (problèmes et débats) > La semaine où le ton est monté à Paris 8 - Dossier SLU, 12 avril (...)

La semaine où le ton est monté à Paris 8 - Dossier SLU, 12 avril 2014

vendredi 11 avril 2014, par Mademoiselle de Scudéry

Lundi : CHSCT ; mardi : rencontre P8-P10, manifestation, AG, occupation et intervention policière ; mercredi : intersyndicale, article du Canard Enchaîné ; jeudi : blocage et AG… (à suivre).

Lundi 7 avril

Résolution du CHSCT du 7 avril 2014

Les membres du CHSCT constatent que la Direction a décidé de procéder à la mise en place d’un projet important. Ce projet important a pour objet de modifier les volumes et tranches horaires des cours, en ramenant les EC à 2h30 sur 12 semaines et en augmentant le nombre d’EC par service enseignant.
La grande majorité des travailleurs de l’établissement seraient donc concernés par ce projet : non seulement la totalité des enseignants, mais aussi les personnels administratifs des UFR qui voient modifié le calendrier des procédures.
Les membres du CHSCT considèrent que ce projet important aura des conséquences sur l’organisation et les conditions de travail.

En particulier, les membres du CHSCT souhaitent apprécier les conséquences du projet sur :

  • Les conditions de travail liées aux conséquences des modifications projetées,
  • Les conditions de travail liées à la nouvelle organisation du travail,
  • Les charges de travail,
  • Les aspects psychosociaux.

Les représentants du personnel au CHSCT rappellent que selon l’article 47 du décret n°82-453 du 28 mai 1982 relatif à l’hygiène et à la sécurité du travail ainsi qu’à la prévention médicale dans la fonction publique modifié, le CHSCT a pour mission :
1° De contribuer à la protection de la santé physique et mentale et de la sécurité des travailleurs de l’établissement et de ceux mis à sa disposition par une entreprise extérieure ;
2° De contribuer à l’amélioration des conditions de travail, notamment en vue de faciliter l’accès des femmes à tous les emplois et de répondre aux problèmes liés à la maternité ;
3° De veiller à l’observation des prescriptions légales prises en ces matières.

Selon l’article 57 du décret cité, le CHSCT est consulté sur les projets d’aménagement importants modifiant les conditions de santé et de sécurité ou les conditions de travail et, notamment, avant toute transformation importante des postes de travail découlant de la modification de l’outillage, d’un changement de produit ou de l’organisation du travail, avant toute modification des cadences et des normes de productivité liées ou non à la rémunération du travail.

Les représentants du personnel au CHSCT, étant donné les importantes conséquences de ce projet sur les conditions de travail, décident de bénéficier, comme le prévoit l’article 55 du décret cité, de l’assistance d’un cabinet d’expertise agréé par le Ministère de Travail.

Vote sur le principe de recours à un expert :
Nombre de membres du CHSCT présents :
Nombre de voix pour : 3
1 abstention.
La décision est adoptée.


Mardi 8 avril

Rencontre Paris 8/Nanterre autour du projet d’association

de 12 heures à 15 heures, à Paris 8, AMPHI D 004

Lire les informations ici.

***

à 11 heures à Paris 8, Hall Bât.A (en bas des escalators)

à l’appel des listes P.8. V.O. et Expérimenter Paris 8, de l’association Pour Paris 8 !, de la CGT, de la Dyonisoise, du SGEN-CFDT, de Sud-étudiants, de MUR, et du collectif étudiants-étrangers.

Manifestation contre le passage en force de la présidence, le vote du CA sur le « dépôt des maquettes en 2015 » et le « cadre des EC à 30h »

Lire la motion ci-jointe (signée d’une cinquantaine de responsables de diplômes).

PDF - 34.3 ko
Motion 4 avril 14

***

La manifestation se transforme en AG…

près de 500 étudiants, personnels enseignants et personnels BIATOSS se sont mobilisés pour manifester dans l’université contre le refus de dialogue et de concertation sur tous les problèmes qui touchent la communauté universitaire.

A l’issue de la manifestation, assemblée générale à l’amphi X tout en maintenant une présence dans le patio.

A la fin de l’AG, il a été décidé de retourner dans le patio.

***

…Puis en sitin dans le "patio" de la présidence.

Après un passage éclair de la police, sur un « appel anonyme » [1], à 17h il ne reste presque plus que des étudiants dans le patio, mais aucune personne n’est séquestrée : le directeur de cabinet, la chef de cabinet, la directrice générale des services circulent librement dans les couloirs et la présidente pourrait en faire tout autant si elle le souhaitait.

À 19h10, Mme Tartakowsky, Présidente de l’Université, a pu sortir en toute liberté du bâtiment malgré l’occupation étudiante. Celle-ci s’est maintenue jusqu’à une intervention policière violente, au cours de laquelle les occupant-es ont été délogé-e-s par la force.


Mercredi 9 avril

Tout d’abord, annulation de la réunion des directeurs de composantes.
Voici le message reçu de la présidence

Mesdames et Messieurs les directeurs de composante, et les responsables administratifs,

Je vous informe du report de la réunion prévue ce jour à 14h30.
Cette réunion se déroulera le mercredi 30 avril à 14h, après les vacances.
A cette occasion, je formulerai de nouvelles propositions relatives aux
points de tensions qui créent aujourd’hui un climat néfaste pour notre
université et notre communauté.
La prise de recul de tous me semble nécessaire. Bien entendu, je reste à
la disposition de celles et ceux d’entre vous qui le souhaiteraient.

***

Intersyndicale (CGT, CFDT, Dionysoise et P8-VO)

  • Jeudi matin, comme décidé à l’AG d’hier, blocage d’une heure
  • Semaine du 21/04 : réunion intersyndicale le mercredi 23 à 10h30 (Z1) pour établir une liste claire de revendications et demander sur cette base que s’ouvre une négociation avec la présidence.
  • Semaine du 27/04 : tous les jours concert de casseroles à 9h et 12h devant entrée de la fac.
  • Si toujours rien, à partir du 4/05 : GREVE
    Et évidemment, pas de retour de maquette.
  • Concernant les revendications, il s’agit tout d’abord de contester la manœuvre actuelle consistant à user et abuser d’un CA aux ordres.
    En clair, affirmer que le CA, issu de la loi Pécresse, ne représente pas la majorité de la fac et doit donc s’assurer sur les grands sujets de l’accord des autres conseils centraux, commissions paritaires et conseils d’UFR.
  • Concernant les revendications qui relèvent de notre communauté enseignante, il semble positif de partir avec comme base la motion rédigée dans les locaux de l’UFR 4. La question sur ce point paraît devoir se décliner ainsi :
  1. refus de l’unification des dispositifs horaires.
  2. maintien des tranches de 3h pour les salles (car permet toutes les modulations
  3. dépôt des maquettes LMD3 juste amendée, avec possibilité pour les formations qui le désirent d’apporter des modifications plus consistantes.
  • Concernant la question de la Comue-association-séparationdesbiensetdescorps, cela pourrait donner lieu à la tenue d’un référendum ?
  • Concernant le règlement intérieur, demande qu’un bilan soit fait, notamment au regard des abus d’autorité qu’il a permis dans son application.

    ***

    Article du Canard Enchaîné : « L’Art-Thérapie est en souffrance »

    canard


    Jeudi 10 avril

Blocage de 8h à 10h30

Les bloqueurs ouvrent les portes à 10h30 et appellent à manifester dans l’enceinte de l’université. La manifestation rassemble beaucoup plus de monde que mardi, de nombreux enseignants défilent ou décident de faire un « cours sauvage » dehors quand l’heure du cours arrive. Tout se passe calmement mais le ton devient un peu plus vigoureux, Tarta, Tarta, la fac n’est pas à toi ou encore le regroupement on n’en veut pas ou le bienvenu Paris 8 est à nous.

Des enseignants, des BIATSS et des étudiants rejoignent le cortège qui se termine au bât G. Les manifestants, peu soucieux de se faire à nouveau traîner dehors pas la BAC ou autre engeance policière, décident d’une AG dans l’amphi X. L’amphi X est plein comme un œuf, les étudiants prennent très mal le fait qu’on leur ait menti mardi (on n’appelle pas les flics puis on les appelle), ensuite, ils en ont marre, semble-t-il, de vivre dans un milieu qui leur est devenu étranger, ils veulent se ré-approprier LEUR université dont ils vantent l’histoire (qui l’eût cru ?), ils veulent la prendre en main et se débarrasser de ceux qui empêchent la démocratie de s’épanouir. Ils rêvent d’une direction auto-gérée et collective, ils veulent prendre leur vie d’étudiant en mains. Une foule joyeuse dans cet amphi, mort depuis 2009, des jeunes qui veulent que ça bouge et que ça fasse tâche d’huile dans les autres facs et ailleurs. Ils ont de l’énergie à revendre, ils n’ont pas perdu l’espoir eux que la vie peut être un peu meilleure, ils ne veulent pas d’un monde où le seul « cadeau » que l’on fasse aux pauvres c’est le dézonage du pass navigo pendant les vacances…


[1Message du dircab qui a bien fait rire : « Une patrouille de police s’est présentée à la présidence de l’université suite à un appel au 17. Cet appel ne provient pas de la présidence et, en tant que directeur de cabinet, je leur ai demandé de quitter les lieux, ce qu’ils ont fait. » Vous imaginez une patrouille intervenant dans une fac sans vérification auprès des services de la présidence ?