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On n’y avait pas pensé : "On ne peut pas être 30 [COMUE] dans Shanghai"

dimanche 18 mai 2014, par Elisabeth Báthory

D’après une dépêche AEF, suite à des tensions au sein de la COMUE Hesam, Geneviève Fioraso vient de missionner Jean-Richard Cytermann et Jacques Bourdon pour effectuer une médiation.

A lire en complément : La COMUE heSam, pour quoi faire ? SNESup Paris I - 12 mai 2014

Extrait de la dépêche AEF n°477082 du 15 mai 2014 (abonnés) :

« La Comue Hesam est-elle au bord de l’explosion ? S’il reconnaît qu’il y a à ce jour des "tensions" entre les membres au sujet des statuts, Édouard Husson, directeur général d’ESCP Europe, se veut rassurant : "Il n’y a rien de dramatique, rien qui puisse remettre en cause la cohérence de l’ensemble Hesam." Toujours est-il que, selon les informations recueillies par AEF, Jean-Richard Cytermann, chef du service de l’IGAENR, et Jacques Bourdon, conseiller d’établissement à la Dgesip et ancien président d’Aix-Marseille-III, viennent d’être missionnés par Geneviève Fioraso pour effectuer une médiation entre les membres de la Comue.

[...]


Pour comprendre ce qu’est Hesam, il faut remonter à sa constitution. Tout part de l’exclusion par le MESR de Paris-I du PRES "Paris-Cité" qui regroupait alors Paris-I, Paris-V, Paris-VII et Sciences Po. Dans son rapport (octobre 2009), Bernard Larrouturou recommande en effet de créer un autre PRES autour de Paris-I, estimant que "l’intégration de Paris-I [à Paris-Cité] apporterait de nombreuses redondances" et donnerait au PRES une taille trop importante, sans compter la "forte rivalité" de Paris-I avec Sciences Po.
[...]
"C’était avant tout une rencontre de copains, témoigne un ancien chef d’établissement. Pas vraiment un rassemblement naturel." D’autres le décrivent comme "la voiture-balai" des regroupements parisiens. »

Dans la suite de la dépêche AEF, on apprend :

  • que "faire une université purement SHS, ce n’est pas aller dans le sens de l’histoire", d’après un directeur d’établissement d’une autre Comue (?),
  • que les contours de la COMUE Hesam ne coïncident pas avec ceux du campus Condorcet, pourtant présenté comme sa vitrine (Cnam, Ensam, ESCP Europe ne sont pas à Condorcet tandis que des établissements d’autres Comue parisiennes comme Paris-III, Paris-VIII et Paris-XIII en sont membres),
  • que pour Édouard Husson, directeur général d’ESCP Europe, Hesam doit chercher en France ou à l’étranger une grande université de sciences et médecine, faute de quoi Hesam ne pourra pas espérer figurer dans les grands classements internationaux... ce à quoi Laurent Carraro, directeur général de l’Ensam, répond "On ne peut pas être 30 dans Shanghai",
  • que tandis qu’Olivier Faron, président du CNAM, réclame "une gouvernance efficace et donc resserrée", le président de Paris 1 demanderait trois des dix sièges au CA de la Comue,
  • que toujours pour Olivier Faron, "le projet ne sera crédible que quand la Comue prendra au moins 55 % des décisions".

Le dernier paragraphe de la dépêche cite Christian Topalov, directeur de recherche à l’EHESS : "La vraie question n’est pas de savoir qui va l’emporter parmi les membres du regroupement. Nous ne devons pas entériner la situation de concurrence dans laquelle le ministère veut nous entraîner afin qu’on ne se pose pas les bonnes questions. Ce à quoi nous devons répondre, c’est quelle est la forme institutionnelle de regroupement qui favorisera la coopération, tout en assurant à chacun l’autonomie nécessaire et à tous la démocratie universitaire dont nous avons besoin."

Hesam en chiffres :

  • 3 000 enseignants-chercheurs et chercheurs ;
  • 60 000 étudiants (dont 40 000 à l’université Paris-I) ;
  • 129 000 auditeurs en formation tout au long de la vie ;
  • délivre 2 500 diplômes d’ingénieur par an ;
  • budget global des sept établissements évalués dans la vague D : 424 MEUR.



Source : Rapport Aeres sur le PRES Hesam, janvier 2014.