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Grandes écoles de management : vers plus d’autonomie - Le Figaro Etudiant, 22 juillet 2014

dimanche 27 juillet 2014, par Jean-François Trans

Le projet de loi Mandon sur la simplification de la vie des entreprises, examiné lundi à l’Assemblée nationale, doit permettre à un certain nombre de grandes écoles de changer de statut, et de devenir ainsi plus autonomes.

A lire sur le site du Figaro.

Un nouveau statut, baptisé Établissement d’enseignement supérieur consulaire (EESC), et surtout davantage de libertés en matière de gestion. C’est ce que prévoit le projet de loi Mandon sur la simplification de la vie des entreprises pour un certain nombres d’établissements, aujourd’hui rattachés aux chambres de commerce et d’industrie (CCI). Les grandes écoles de commerce et de management françaises (HEC, ESSEC, ESCP, etc.), directement concernées, devraient ainsi obtenir le droit d’établir un bilan financier propre, d’accroître leurs possibilités d’emprunt ou encore de diversifier la composition de leurs instances dirigeantes. Un autour indéniable dans la compétition farouche que se livrent les écoles de management au niveau mondial.

Dans le détail, l’article 28 du texte de loi « ouvre la voie à la création, par les chambres de commerce et d’industrie (CCI), d’entités autonomes de droit privé dédiées à la gestion de leurs écoles d’enseignement supérieur (EES) ». Les raisons évoquées se rejoignent : « modernisation », « simplification », nécessité d’une « souplesse de gestion ». Un constat sur lequel Pierre-Antoine Gailly, président de la CCI d’Ile-de-France, tombe d’accord. « Trop de choses remontent dans mon bureau parce que, juridiquement, je suis le mandataire social ultime. Pourtant Bernard Ramanantsoa, le directeur d’HEC, possède toutes les compétences pour signer lui-même les contrats ! » confiait-il dernièrement à l’EducPros, dans une interview.

De nouvelles réserves « dans un contexte de compétition exacerbée »

Si cette volonté de changement aboutissait, les écoles pourraient être gouvernées par un conseil de surveillance ou d’administration incluant des étudiants, des chefs d’entreprise ou encore du personnel académique. Une manière d’encourager « la signature d’accords de toutes nature avec d’autres institutions d’enseignement, étrangère le cas échéant, mais aussi avec des entreprises, des mécènes, et plus généralement, l’ensemble des acteurs économiques » explique Pierre-Antoine Gailly aux Echos. A l’heure actuelle, le président de la chambre juge les écoles « bridées », à l’image de l’établissement d’HEC dont le conseil est uniquement composé d’élus de la CCI Paris-Ile de France (CCIP).

Dans la gestion quotidienne de l’établissement, le texte de loi autoriserait aussi la création d’un « board » à l’anglo-saxonne avec un comité stratégique restreint, un comité des finances et des comptes pour l’utilisation de fonds propres. « Une autonomie de fonctionnement qui donne, selon l’ex-directeur du Moulin Rouge, de nouvelle marges de manœuvres ». A contrario, certains syndicats y voient une privatisation déguisée malgré l’assurance, dans le texte, d’un certain nombre de limites.

Avec 51 % du capital, les CCI garderont le « contrôle »

Essentielle, la première barrière de contrôle concerne la propriété du capital. La chambre concernée conservera au minimum 51 % des parts, et - s’évitant la possibilité d’une minorité de blocage - aucun actionnaire minoritaire ne pourra en détenir plus de 33 %. « Nous ne vendons pas les bijoux de famille » tentait de rassurer, en plaisantant il y a quelques jours, le président de la CCIP. Non moins importante, l’interdiction formelle d’une distribution de dividendes : « S’agissant d’établissements d’enseignement dont la vocation n’est pas la recherche de profits par les actionnaires, le bénéfice distribuable au titre d’un exercice donné sera porté automatiquement en réserves » précise le texte.