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Najat Vallaud-Belkacem à la conquête des présidents d’université - Camille Stromboni, EducPros, 28 août 2014

Najat Vallaud-Belkacem « emballe » Jean-Loup Salzmann

vendredi 29 août 2014, par Elisabeth Báthory

Pour son premier déplacement, Najat Vallaud-Belkacem a rendu visite aux présidents d’université, le 28 août 2014. La nouvelle ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a tracé les lignes qui vont guider son action, en mettant l’accent sur la pédagogie et le budget. Un discours apprécié chez les universitaires, soucieux néanmoins de voir comment ces paroles se traduiront en actes.

A lire sur le site EducPros.

Lorsqu’on m’a proposé de me joindre à vous, je n’ai pas eu d’hésitation car c’était une opportunité : j’attache en effet la plus grande importance à la partie ’Enseignement supérieur et Recherche’ de mon ministère.

À peine nommée, Najat Vallaud-Belkacem est allée à la rencontre des présidents d’université, réunis à Paris pour leur université d’été. La nouvelle ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a ainsi pris la suite, au pied levé, de Benoît Hamon, attendu à ce rendez-vous le 28 août 2014.

Elle a prononcé un court discours avant de partager le déjeuner avec les universitaires. "Je sais le rôle structurant que vous jouez dans le parcours des jeunes, et à quel point l’université est porteuse de valeurs", a-t-elle assuré aux présidents.

Un premier déplacement apprécié

Et si la jeune ministre peut faire office de "punching-ball" pour certains, elle a à l’inverse fait très bonne impression lors de ce premier contact avec les présidents. "Sa présence est un signal très fort sur l’intérêt qu’elle porte à l’université", se réjouit Sophie Béjean, copilote de la Stranes (Statégie nationale de l’enseignement supérieur) et ancienne présidente de l’université de Bourgogne.

« Elle a su nous parler avec des mots simples mais très politiques. Elle a emballé la CPU (Conférence des présidents d’université) ! », ajoute Jean-Loup Salzmann, président de l’institution.

La pédagogie et la formation des enseignants au cŒur de ses préoccupations

Sur le fond, le discours de la nouvelle ministre a été placé sous le signe de la continuité. "Il n’y a pas de grand pays sans grande stratégie [sur l’enseignement supérieur et la recherche], a-t-elle développé. Et cela implique que l’État assure mieux son rôle d’État-stratège", "fixant le cap", pour "l’accompagnement du plus grand nombre d’étudiants dans les meilleures conditions", la "réduction des inégalités", ou encore le "renforcement de l’interaction entre sciences et société".

Outre l’importance qu’elle a dit accorder au renforcement du lien lycée-université, Najat Vallaud-Belkacem a mis l’accent sur le chantier de la pédagogie, pour "lever les freins " en matière de lutte contre les discriminations, avec la formation des enseignants. Un écho à l’alternative prévue aux ABCD de l’égalité.

La promesse d’une attention particulière sur le budget de l’enseignement supérieur

Enfin, la ministre s’est arrêtée sur la question budgétaire, première inquiétude de la communauté universitaire, se disant bien consciente des difficultés que peuvent rencontrer les facs. "Je vous donne l’assurance que j’aurai une vigilance toute particulière sur le budget de l’enseignement supérieur et la recherche, comme sur celui de l’Éducation nationale."

Une attention appréciée côté présidents, chez qui on salue la prestation. "Elle a montré sa sensibilité par rapport à nos problématiques. Elle se battra à nos côtés pour trouver les moyens de porter l’ambition de l’université", estime Sophie Béjean. "Brillante et énergique, un superbe discours", réagit Anne Fraïsse, présidente de Montpellier 3.

Nous verrons si Najat Vallaud-Belkacem a le poids nécessaire pour imposer une priorité effective à l’enseignement supérieur et à la recherche. Et c’est tout ce que nous lui souhaitons !
(L.Dumasy)

"Mais on ne peut juger une ministre sur son discours, ajoute tout de même la latiniste connue pour son franc-parler. Nous attendons donc, bien sûr, les réalisations, c’est la politique qui va être menée qui compte."

"Nous demandons le retour des moyens que nous avions auparavant, car ils ne cessent de diminuer, renchérit sa consœur grenobloise Lise Dumasy. Nous verrons si Najat Vallaud-Belkacem a le poids et la publicité nécessaires pour imposer une priorité effective à l’enseignement supérieur et à la recherche. Et c’est tout ce que nous lui souhaitons !"