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Recherche : le compte n’y est pas - Baptiste Bize, La Nouvelle République, 5 novembre 2014

vendredi 7 novembre 2014, par Tournesol, Pr.

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Le projet de contrat de plan État-Région prévoit bien une baisse de 90 % des crédits dédiés à la recherche en Poitou-Charentes. Pour l’enseignement supérieur, la donne est différente…

Le sujet fait débat depuis le 6 octobre dernier. Ce jour-là, la préfète avait rassemblé à Poitiers tout ce que le Poitou-Charentes compte de « grands élus » pour leur présenter les budgets prévus dans le prochain contrat de plan Etat-Région (CPER) pour la période 2015-2020.

Tollé immédiat : le compte n’y est pas dans le volet « enseignement supérieur, recherche et innovation ». Un chiffre circule, repris par le syndicat UNEF, le Collectif des étudiants contre l’austérité et les Jeunes socialistes : l’enveloppe passerait de 23 à seulement 2,25 millions d’euros, soit une baisse de 90,21 %.

« Il faut prendre ces chiffres avec prudence », précise Alain Claeys, député-maire PS de Poitiers et rapporteur du budget de la recherche à la commission des finances. « Cette baisse ne concerne que la recherche et je suis d’accord pour dire que ce n’est pas du tout satisfaisant. Mais pour l’enseignement supérieur, il est normal que l’enveloppe baisse puisque les crédits liés à la dévolution de son patrimoine à l’université de Poitiers ne figurent pas dans le contrat de plan.  »

Vraiment ? A la préfecture de Région, on se contente d’indiquer que la comparaison entre les deux contrats de plan est « complexe en raison des changements de périmètres ». Les services de l’État attendent le mandat financier définitif «  dans les prochains jours  ».

"  Ce système n’avantage pas notre région  "

Une initiative est en effet venue des élus - présidents de conseils généraux et présidents de communautés d’agglomération - qui ont cosigné une lettre adressée au Premier ministre par le président PS du conseil régional pour lui demander de rendre un nouvel arbitrage plus favorable à la recherche.

Car en réalité, c’est bien ce seul volet qui baisserait de manière significative, passant de 24 millions d’euros pour le CPER 2007-2013 à 2,4 millions pour 2015-2020. Pour l’enseignement supérieur, la baisse serait en grande partie compensée par l’enveloppe annuelle de 10,8 millions d’euros (soit 64,8 millions sur six ans) prévue dans le cadre de l’autonomie de l’université de Poitiers. Au total, en comparant ce qui est comparable, les crédits dédiés à l’enseignement supérieur passeraient de 72 à 68 millions d’euros.

« Le financement de l’enseignement supérieur et de la recherche est très compliqué », explique Alain Claeys. « Le contrat de plan Etat-Région n’est qu’une des cinq sources de financement et il représente une part minime. »

Le coup dur porté à la recherche poitevine viendrait du programme d’investissements d’avenir issu du grand emprunt Sarkozy qui favorise l’attribution des crédits aux projets portés par les grands centres de recherche. « Ce système n’avantage pas notre région », déplore Jean-François Macaire, le président du Poitou-Charentes. « Le Premier ministre en a pris acte au congrès de l’Association des régions de France ; nous attendons de connaître ses nouvelles consignes en espérant pouvoir signer le 12 décembre… De notre côté, nous allons faire des efforts avec d’autres collectivités pour participer au financement des programmes de recherche. On peut aussi aller chercher des fonds européens. »

Sans compter que la nouvelle communauté d’universités (Comue) de Poitiers, Tours, La Rochelle, Limoges et Orléans devrait permettre à certains projets de pouvoir être éligibles au programme des investissements d’avenir.