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Les revues de sciences humaines et sociales : dossier en deux parties - Jean Pérès, ACRIMED, décembre 2014 / janvier 2015

vendredi 9 janvier 2015, par Elisabeth Báthory

Première partie : Les revues de sciences humaines et sociales (1) : une économie fragile

Deuxième partie : Les revues de sciences humaines et sociales (2) : l’évaluation de la recherche et des chercheurs

Les revues de sciences humaines et sociales (1) : une économie fragile

Les revues, qui sont le support central de la communication scientifique en STM (sciences, techniques et médecine), n’ont pas la même importance dans l’édition de recherche en SHS (sciences humaines et sociales) où les livres jouent encore un rôle équivalent. Associés dans les activités de publication de tout chercheur qui se respecte, ces deux supports s’inscrivent cependant dans des logiques assez indépendantes. Alors que les livres de SHS sont l’objet de bien des attentions depuis plusieurs décennies autour du thème de « la crise de l’édition de sciences humaines », les revues n’ont émergé dans le débat public, même limité aux sphères universitaires, que depuis une dizaine d’années, à l’occasion de leur numérisation, de la question concomitante du libre accès à leur contenu et du rôle qu’elle sont conduites à jouer dans l’évaluation de la recherche et des chercheurs.

Ce premier article traite de la faible rentabilité des revues de SHS et, à la suite du succès de leur mise en ligne, de la question du libre accès.

Les revues de SHS : une faible rentabilité

Les revues de SHS ont évolué, tout comme les livres, et pour les mêmes raisons, vers des publications de plus en plus nombreuses et spécialisées. À cette différence près qu’elles intéressent traditionnellement assez peu les gros éditeurs en raison de leur faible rentabilité, qui n’est pas nouvelle, mais qui ne s’est pas améliorée avec le temps.

C’est la raison principale pour laquelle les éditeurs généralistes qui sont encore bien présents sur le marché du livre de SHS sont presque absents de celui des revues, qui n’ont d’ailleurs pas été évoquées, malgré leur situation dégradée, au cours du débat sur la crise de l’édition de SHS. Ainsi, le groupe Hachette ne dispose que des 17 revues d’Armand Colin, le groupe Editis possède les 9 revues de La Découverte, le groupe La Martinière-Le Seuil, 4 revues, et Gallimard-Flammarion, 2. Ce qui, indépendamment de la qualité de ces revues, est très peu par rapport à un ensemble estimé en France à quelque 2000 revues parmi lesquelles plus de 500 sont jugées importantes [1]. La raison du désintérêt des éditeurs généralistes pour les revues est fort bien exprimée par Sophie Barluet : « Pour une maison d’édition, l’intérêt des revues est moindre quand leur audience, plus marginale, ne compense pas un coût financier et humain devenu lourd pour des structures économiquement fragiles et contraintes par leurs actionnaires à certains niveaux de rentabilité » [2].

C’est aussi en raison de leur faible rentabilité que les revues francophones de SHS intéressent traditionnellement assez peu les grands éditeurs internationaux qui font leurs choux gras des revues de STM. Parmi les revues françaises de SHS, seules 2% des 540 les plus importantes sont à leur catalogue [3].

Si bien que le plus grand nombre des revues SHS sont éditées par les éditeurs spécialisés dans ce domaine ; soit des éditeurs privés, comme L’Harmattan (47 titres vivants), Érès (33), les PUF (29), De Boeck (belge, 28), soit publics comme le CNRS (28 titres) ou les différentes presses universitaires. Mais ce sont surtout les petits éditeurs qui publient la grande majorité des revues de SHS. Sur le seul portail cairn.info, on trouve 37 éditeurs de 2 à 9 revues et 127 éditeurs d’une seule revue ; le Groupement Français de l’Industrie de l’Information (Gfii) évalue de son côté à 1200 le nombre total d’éditeurs d’une seule revue de SHS [4].

Les raisons de la faible rentabilité des revues de SHS sont nombreuses. D’une manière générale, elles s’inscrivent dans un environnement institutionnel et économique beaucoup moins favorable que celui des revues STM, ainsi décrit par Patrick Fridenson : « ces disciplines sont, depuis longtemps, les plus riches du paysage universitaire : elle ont besoin d’infrastructures, mettent en œuvre de grands programmes de recherche très coûteux, doivent disposer d’outils performants… Ces financements, en général, ne posent pas problème aux acteurs publics, car les progrès dans ces domaines sont spectaculaires, et influencent la vie quotidienne de tous les citoyens. Les laboratoires de sciences sont donc habitués à dépenser largement et généreusement. » [5]. Ce qui est loin d’être le cas des départements universitaires de SHS : entre 2005 et 2011, seuls 4.5% du budget de l’Agence nationale de la recherche a été consacré aux SHS ; le reste, soit 95.5%, est dévolu aux STM. 

Comparées aux revues STM, les revues SHS souffrent par ailleurs, du point de vue commercial, de handicaps certains :
- Souvent écrites en langues nationales, contrairement aux revues STM qui sont écrites en anglais, elles ont un public plus restreint (ce qui joue moins, évidemment, pour les publications SHS anglo-saxonnes).
- Les thèmes abordés par les SHS sont souvent des études locales qui, a priori, n’intéressent pas un vaste lectorat.
- Les deux raisons ci-dessus impliquent que les revues SHS auront un nombre d’abonnés bien moindre que les revues STM. Selon les chiffres fournis par le Gfii (« Pour les revues de recherche en SHS le nombre d’abonnements payants moyen s’étage en moyenne entre 150 et 1200 abonnés avec une médiane de l’ordre de 300 abonnés. Les éditeurs publics affichent des performances similaires ou inférieures ») [6], on peut affirmer que le nombre des abonnés est dans un rapport d’au moins 1 à 6 en faveur des revues STM. On note ainsi que le nombre de revues à petits tirages augmente par rapport aux autres : Sophie Barluet, à partir d’une analyse réalisée sur 1100 revues ayant fait au moins une demande d’aide au CNL entre 1997 et 2005, constate : « Au total, la proportion des revues diffusées à plus de 1000 exemplaires a baissé en 8 ans de près de 26% tandis que celle des revues à moins de 500 exemplaires a augmenté de plus de 30% » [7]. Et ce déficit d’audience ne peut pas être compensé par une augmentation du prix des abonnements car les revues SHS sont moins indispensables aux chercheurs que les revues STM et de ce fait, leur clientèle, déjà moins solvable, est aussi moins captive. Par conséquent, les prix des abonnements à ces revues seront très inférieurs (de 1 à 4, voire de 1 à 10 selon Marc Minon) à ceux des revues STM.
- Il est par ailleurs notoire que les bibliothèques universitaires consacrent une part croissante de leur budget d’acquisition (qui lui n’augmente pas ou peu) aux revues de STM dont les prix augmentent de manière vertigineuse, au détriment des livres et des revues de SHS.

Mais la révolution numérique devait modifier ce triste paysage.

Une renaissance numérique

Alors que les revues STM ont été numérisées très rapidement grâce aux capacités financières des membres de l’oligopole, la numérisation des revues SHS a été plus progressive.

Les revues de SHS anglo-saxonnes furent mises en ligne au début des années 1990 par l’oligopole (notamment les anglais Taylor & Francis et Wiley-Blackwel,) qui en détient un certain nombre et surtout par des agrégateurs comme Ingenta (anglais), Jstor, Ebsco et Muse (américains) [8].

Assez rapidement, en réaction, ont été créés à la fin des années 1990 des portails francophones, dont le premier fut une initiative québécoise, le consortium Erudit (147 revues) créé en 1998, suivi de près par le portail revues.org (346 revues) en 1999, financé par le Ministère de la recherche et le CNRS, qui rassemble surtout des revues universitaires. Pour les revues publiées par les éditeurs privés, la plateforme est cairn.info (414 revues), né en 2005, soutenu par le CNL (Centre national du livre) et la BNF. Si on ajoute les sites publics Persée (159 collections de revues) et Gallica de la BNF (700 revues) à vocation patrimoniale (revues historiques qui ne paraissent plus ou bien anciens numéros de revues vivantes), ainsi que nombre de revues qui sont rassemblées sous le portail fédérateur Isidore, on constate qu’en 10 à 15 ans, l’offre de revues en ligne francophones est devenue comparable, proportionnellement, à l’offre en langue anglaise.

La mise en ligne des revues de SHS est une véritable aubaine pour les chercheurs et pour les éditeurs. Pour les chercheurs, elle multiplie à l’infini les possibilités d’accès à leurs articles via les sites spécialisés et les moteurs de recherche universels comme Google ou Yahoo. Pour les éditeurs commerciaux, elle représente la constitution d’un nouveau marché beaucoup plus large, débarrassé des contraintes de la distribution et de l’impression, plus profitable que le marché des revues papier dont on a vu les limites.

La convergence des intérêts des chercheurs et des éditeurs s’est traduite dans un premier temps par une bonne entente entre les différents portails se concrétisant parfois par des accords de coopération. Ainsi, cairn.info commercialise les numéros récents de 48 revues mises en ligne par revues.org ; Persée assure la mise en ligne des collections de revues dont les numéros plus récents sont sur revues.org ou cairn.info ; Erudit donne accès aux revues de Persée.

Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes quand une recommandation de la Commission européenne vint cristalliser une opposition latente entre les éditeurs commerciaux et les partisans du libre accès.

La recommandation européenne : l’accès ouvert

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Les revues de sciences humaines et sociales (2) : l’évaluation de la recherche et des chercheurs

Si l’importance économique des revues de SHS est faible, comme nous l’avons exposé dans un premier article, elles ont par contre un rôle central dans l’évaluation des chercheurs et des laboratoires, évaluation dont dépendent en grande partie la carrière des uns et les subventions des autres. Cette évaluation s’appuie essentiellement sur la bibliométrie, déjà utilisée de longue date dans les STM (sciences, techniques et médecine) où elle est fortement contestée, et qui est encore moins adaptée aux spécificités des SHS. Dans la dernière décennie, à la suite d’une politique volontariste en Europe et en France, l’évaluation des revues a même dégénéré en un système de classement en proie à toutes les critiques.

La bibliométrie et les SHS

L’instrument privilégié de l’étude de la production scientifique, la bibliométrie, consiste à mesurer cette production à partir des articles publiés dans les revues et à l’évaluer à partir des citations de ces articles dans les autres revues. À l’origine il ne s’agissait pas de classer les revues et les chercheurs (et par extension, les laboratoires de recherche, les universités, etc.). Dans les années 1920 et 1930, à la suite de l’explosion du nombre de revues scientifiques, et parfois de leur prix, les bibliothécaires ont cherché des méthodes de sélection plus objectives que les demandes des chercheurs pour choisir les abonnements utiles à ces derniers. La bibliométrie s’est affirmée alors comme un outil permettant de repérer les revues les plus citées, la progression dans le temps du nombre de ces citations et en conséquence de choisir celles qui pouvaient intéresser les chercheurs dans un domaine particulier. Longtemps artisanale, la bibliométrie est devenue, à partir des années 1950, avec l’informatisation de ses outils, un remarquable moyen d’analyse de la production scientifique : « La bibliométrie est essentielle pour cartographier de façon globale l’état des recherches à un moment et en un lieu donné, et ainsi dépasser les perceptions locales et anecdotiques. Elle permet également d’identifier des tendances à différentes échelles : régionale, nationale et mondiale, qu’il serait impossible de faire émerger autrement » [1]. Ces informations sont obtenues grâce à un traitement à grande échelle des données fournies par les notices bibliographiques des articles (auteur, date de publication, titre de la revue, unité de rattachement, domaine de l’article, etc.) des grandes bases de données. Ce n’est qu’après son utilisation comme moyen d’évaluation des revues et des chercheurs que la bibliométrie a été remise en cause par nombre de ces derniers.

En tant qu’outil d’évaluation (incluant l’analyse des citations), et non plus seulement de mesure, de l’activité scientifique, la bibliométrie s’est d’abord appliquée aux STM. Destinée à pallier la subjectivité et l’étroitesse de l’évaluation par les pairs, elle participe de l’introduction dans le domaine de la recherche scientifique des techniques de gestion de la qualité (benchmarking) des entreprises privées. L’évaluation des revues est fonction de leur facteur d’impact, chiffre qui désigne leur rang dans la hiérarchie des revues grâce au nombre de citations qu’elles ont obtenu dans les autres revues. Les revues qui ont le facteur d’impact le plus élevé seront les plus convoitées par les chercheurs pour y publier leurs articles. Parmi les nombreuses critiques qui ont été adressées à ce facteur d’impact comme nous l’avons déjà signalé dans un article sur les STM, certaines concernent plus particulièrement son application aux SHS.

Alors que les revues sont le mode de communication de loin le plus usité dans les STM (plus de 80% de la production) ce n’est pas du tout le cas des SHS dont la production se partage à peu près également entre les revues et les livres [2]. En admettant, pour simplifier, qu’un livre égale un article, ce qui n’est pas, a priori, à l’avantage du livre, c’est dès lors une bonne moitié de la production scientifique des SHS qui se trouve ainsi marginalisée par l’approche bibliométrique transposée sans adaptation des STM aux SHS. Ce qui fait dire à Grégoire Chamayou : « pour vos publications, oubliez les monographies - dans notre nouveau régime de production du savoir, ça vaut peanuts. Si vous êtes chercheur en sciences humaines et sociales surtout, renoncez à écrire des livres. À quoi bon, puisqu’ils ne seront pas directement recensés par les bases de données bibliométriques ? C’est bien simple : aujourd’hui, leur monnaie n’a plus cours » [3].

En outre, sur ce terrain limité aux seules revues, la bibliométrie ignore certaines spécificités des publications de SHS. Par exemple, la durée de deux ans établie pour mesurer le facteur d’impact d’une revue, si elle est pertinente pour les STM, est très insuffisante en matière de SHS où plusieurs années sont souvent nécessaires pour qu’une contribution atteigne son lectorat et soit citée par d’autres chercheurs. Par ailleurs, les sujets traités dans les revues de SHS sont moins « universels » que ceux traités en STM, et, de ce fait, moins cités par les autres revues. D’où une sous-estimation chronique de l’impact des revues de SHS, avec les conséquences que l’on peut imaginer sur leur financement et la carrière des chercheurs qui les alimentent.

Par ailleurs, bien que l’ISI (Institut for Scientific Information) de Thomson Reuters ait constitué, depuis 1973 pour les sciences sociales et depuis 1978 pour les sciences humaines, un facteur d’impact propre aux revues de SHS, ces dernières sont relativement peu nombreuses dans sa base de données (2864 en 2010). Concurrent de l’ISI depuis 2004, Scopus, initié par Elsevier [4] en recense 3453 (en 2010), soit à peu près un tiers de l’ensemble évalué à 9551 revues (avec comité de lecture, contrôle par les pairs). Mais surtout, les revues répertoriées par ces organismes sont très majoritairement anglo-saxonnes. Les revues d’autres bassins linguistiques y sont manifestement sous-représentées : par exemple, on trouve dans la base de données de l’ISI 90 revues françaises de SHS et 36 espagnoles et, dans Scopus, 47 revues françaises et 28 espagnoles [5]. D’où une impossibilité pour la plus grande partie des revues de ces pays de connaître leur facteur d’impact, c’est-à-dire leur reconnaissance internationale, sauf à se fier à Google Scholar, le troisième fournisseur de facteur d’impact dont le recouvrement est beaucoup plus large mais peu sélectif et en variation constante, donc peu reconnu par la communauté scientifique.

Les classements et l’AERES

En réaction à ce quasi monopole linguistique de l’anglais, au niveau européen, l’European Science Fondation a créé sa propre base multilingue de recension de revues SHS, limitée pour l’instant aux sciences humaines (à l’exclusion des sciences sociales). L’ERIH (European reference index for the humanities) répertorie, pour ce seul secteur et à l’échelle mondiale, 5179 revues, tandis qu’en France, une politique nationale d’évaluation des revues scientifiques a été mise en œuvre avec la création en 2006 d’un organisme public, l’AERES (Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur), qui recense de son côté, en s’appuyant beaucoup sur les listes de l’ERIH, 6300 revues de SHS (toujours à l’échelle mondiale).

Les revues de SHS ont ensuite fait l’objet d’un classement par l’ERIH et l’AERES en trois catégories : A, B et C, par des petits comités ad hoc, nommés par l’administration et non élus par leurs pairs, comme c’est l’usage en la matière, sans que les critères de ces classements soient publics. Ces catégories sont devenues, surtout avec l’AERES, des indicateurs de la qualité des revues, avec les conséquences que l’on peut facilement deviner : les chercheurs qui publiaient des articles dans les revues classées A reçurent de l’AERES le titre de « publiant » et furent classés en fonction du nombre de ces publications [6], tandis que les laboratoires furent classés et financés en fonction du nombre de leurs « publiants ». Les revues classées A furent très demandées, notamment par les jeunes chercheurs. Inversement, le classement d’une revue en catégorie C peut être catastrophique pour elle puisque, bien évidemment, les chercheurs ne vont pas se bousculer pour y publier des articles, ni les lecteurs pour s’y abonner. « En France comme dans d’autres pays […], nombreux sont ceux qui dénoncent les immenses dangers de ces machines pour la qualité des évaluations, mais aussi pour la survie du tissu si fragile des revues : une fois liée la notation des « publiants » à celle des revues, l’engrenage est en route qui fera bientôt disparaître les revues moins bien en cour, qu’elles soient trop hétérodoxes, trop jeunes, trop pointues, trop interdisciplinaires ou trop innovantes. » [7].

Face à la multiplication des protestations des revues et des chercheurs contre l’arbitraire de ses classements, l’AERES a dû y renoncer, et, dans la foulée, a même disparu, supprimée par la loi Fioraso sur l’enseignement supérieur et la recherche du 22 juillet 2013 (ce qu’avait expressément demandé l’Académie des sciences) pour être remplacée par un « Haut conseil à l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur » (HCERES). Le classement des revues n’est plus dans ses attributions. Mais on voit mal comment la concurrence néolibérale généralisée entre les chercheurs, les unités de recherche, les universités, les revues, mise en œuvre à l ‘échelle européenne depuis 1999 (processus de Lisbonne), poursuivie en 2010 avec le programme « Europe 2020 » [8] et traduite en France par la loi LRU pourrait se traduire autrement que par la promotion et la disqualification de nombre de ces instances.

Pour une autre politique de la recherche scientifique

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