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La présidente de P8 répond aux 115 signataires d’une lettre de soutien aux grévistes - 6 mars 2015
vendredi 6 mars 2015, par
N’oubliez pas la soirée de soutien aux grévistes organisée le jeudi 12 mars à partir de 18h à l’Université Paris 8
Où il est dit que :
la gouvernance de l’Université Paris 8 a mis en place l’un des régimes indemnitaires les plus favorables d’Ile de France.
le Rifseep (Régime indemnitaire tenant compte des fonctions, des sujétions, de l’expertise et de l’engagement professionnel) va tout arranger.
Où la Présidente de l’Université se réjouit que certains enseignants chercheurs se préoccupent ENFIN de l’inégalité des salaires.
Où l’on menace de faire valoir l’abandon de poste pour les grévistes non déclarés alors que JAMAIS (au moins depuis plus de 20 ans) les enseignants chercheurs n’ont eu de retrait de salaire lors de leurs mouvements de grève.
Bonne lecture.
Aux 115 signataires, Cher(e)s collègues,
J’ai maintes fois dit publiquement que le budget alloué à l’Enseignement supérieur et à la Recherche n’était pas à la hauteur des besoins du pays, qu’il n’était pas à la hauteur des missions toujours plus nombreuses qui nous sont confiées, qu’il n’était pas à la hauteur des attentes, des enjeux et des besoins. Des menaces pèsent par ailleurs sur notre budget 2015 dont aucune université n’a reçu la notification à ce jour.
J’ai maintes fois dit que le sort des catégories C de la fonction publique, leurs salaires et leurs retraites sont indignes d’un service public digne de ce nom.
Du moins notre université a-t-elle agi sur tous les leviers qu’elle avait à sa disposition.
Je me permets de rappeler une fois encore que nous sommes l’université d’Ile-de-France qui a mis en place l’un des régimes indemnitaires les plus favorables aux catégories C, au risque d’un déséquilibre, auquel il convient de travailler, au détriment des autres catégories du personnel. Le travail que nous menons depuis plusieurs semaines dans le cadre du groupe de travail issu du CT doit permettre à la fois d’augmenter toutes les primes, de prendre en compte la nature des fonctions qui sont exercées en autorisant alors des réévaluations plus sensibles et de procéder à des rééquilibrages. Avec la volonté d’aboutir le plus vite possible.
J’ajouterai que le dispositif de préparation aux concours mis en place par Paris 8 est d’une qualité soulignée par tous et que notre politique d’action sociale est ambitieuse.
Du moins dois-je le redire une nouvelle fois, convient-il de ne pas se tromper de cible, de faire entendre ensemble des exigences nationales aux échelles qui conviennent et de négocier à l’échelle locale sur ce qui peut l’être.
Votre analyse du conflit appelle quelques remarques.
Je me réjouis que ce mouvement ait pu permettre à certains enseignants de s’intéresser à la question des inégalités de revenus au sein de notre établissement. Mais pour ma part, j’ai engagé cette réflexion et proposé des améliorations dans le cadre d’un dialogue avec les syndicats depuis le début de mon mandat. Ces améliorations portaient d’une part, sur une revalorisation du régime indemnitaire puisque le cadre du RIAC « régime indemnitaire et amélioration des carrières » prévoyait une augmentation des primes comprise entre 22 et 55% selon les grades pour les personnels de catégories C et B (contre une augmentation comprise entre 3 et 18% pour les autres catégories) et d’autre part la mise en œuvre de mesures d’accompagnement et d’évolution des carrières et de résorption de la précarité.
Après que la grève se soit engagée la proposition initiale que j’ai formulée presque immédiatement intégrait déjà l’ensemble des personnels titulaires et contractuels et j’ai constamment affirmé ma volonté d’aborder la question du régime indemnitaire sur un mode qui n’excluait personne et intégrait toutes les catégories de personnels. Cette proposition, chiffrée à 700 000 euros, correspondait à une augmentation, à minima, de 25% de la prime octroyée aux personnels de catégorie C. S’ajoutait à cette somme, 250 000 euros consacrés à la revalorisation des fonctions. J’ai également proposé que cette mesure soit rétroactive au 1er janvier 2015.
Aussi est-il inexact de dire que le conflit aurait rendu possible ce qui ne l’était pas.
En revanche ce qui était impossible et qui le demeure après chiffrage c’est la revendication de 98€ net pour tous. A moins que vous jugiez qu’il faille geler des postes statutaires ou prélever sur le montant des primes des enseignants pour y parvenir.
Quant aux retraits sur salaire opérés après 5 semaines de grève et non sans en avoir prévenu plusieurs fois les grévistes, je n’y ai pas recouru de gaité de cœur. Je suis pleinement consciente qu’il s’agit d’une décision grave mais il est de ma responsabilité de veiller à l’équilibre du budget de notre université et à la bonne marche du service public.
La grève est elle aussi une chose grave.
Le retrait sur salaire n’est pas punitif parce qu’il participe de ce droit qui est un droit protecteur. L’abandon de poste, lui, n’est protégé par rien.
La présidente
Danielle Tartakowsky