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Parcoursup : les lycéens ont du mal à faire leur choix - Camille Stromboni et Mattea Battaglia, Le Monde, 11 mars 2018

dimanche 11 mars 2018, par Mariannick

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Depuis trois semaines, le centre d’information et d’orientation (CIO) d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) ne désemplit pas – ou à peine. « Plus de trois cents lycéens ont participé aux ateliers autour de l’orientation, organisés durant les vacances de février, explique Sylvie Amici, qui travaille dans ce CIO et préside l’Association des psychologues de l’éducation nationale. Ce mercredi de rentrée, ils étaient encore une quarantaine. »

Une « popularité » peu habituelle.

C’est qu’il y a urgence : les 700 000 élèves de terminale ont jusqu’au mardi 13 mars, 18 heures, pour finaliser leurs vœux d’orientation dans l’enseignement supérieur sur la nouvelle plate-forme Parcoursup, qui a succédé au portail Admission post bac. Autant dire que ce dernier week-end promet un taux de connexion record.

Car, à écouter le personnel d’éducation, les élèves sont loin d’être tous dans les temps. Et certains encore moins que d’autres : une « note d’alerte », adressée le 2 mars par l’académie de Créteil aux professeurs principaux de terminale, fait état de plus d’un élève sur deux n’ayant coché aucun des dix vœux possibles dans cette nouvelle procédure d’orientation. C’est sept points de plus dans cette académie, une des plus vastes et des plus difficiles de France métropolitaine, qu’au niveau national. Dans la voie professionnelle, les trois quarts des élèves n’avaient pas encore formulé de vœux à la fin février, peut-on lire dans ce document que Le Monde a consulté.

« Je vous demande d’alerter les professeurs principaux sur ces éléments et de les inviter à assurer le suivi des candidatures de leurs élèves, afin qu’un accompagnement spécifique soit mis en place lors de cette dernière semaine de formulation des vœux », écrit-on au rectorat. Sollicité par Le Monde, ce dernier temporise, en rappelant que les lycéens sont toujours nombreux à faire leurs choix « dans les derniers jours  ».

« Génération ballon d’essai »

Il n’empêche, l’inquiétude se fait entendre, et pas seulement à Créteil : dans les académies de Versailles, de Paris, d’Amiens ou de Lille, les élèves amorcent difficilement cette dernière ligne droite. En cause, notamment, le calendrier. « Les lycéens ont une semaine de moins pour se prononcer, fait valoir Claire Guéville, l’une des porte-parole du syndicat SNES-FSU, majoritaire. C’est encore plus difficile avec la proximité du retour des vacances, la zone B [Aix-Marseille, Rennes, Nantes, Strasbourg…] ne rentrant de congés que lundi 12, à J – 1 de la clôture de la procédure  ! »

Et le bouleversement des règles n’aide pas. « Nous sommes déjà débordés par la préparation du bac, s’énerve-t-on à l’Union nationale lycéenne. Il y a plein de choses qu’on ne comprend pas sur Parcoursup, des bugs ; on n’arrive pas à faire des sous-vœux en licence dans plusieurs facs. » Dans certains CIO, ce sont deux journées entières qui ont été nécessaires pour répondre aux questions des familles. Un fonctionnement « clairement plus dissuasif », estime une conseillère d’Ile-de-France. Désormais, il est demandé aux lycéens d’écrire un CV ou des lettres de motivation pour chaque vœu, y compris en licence universitaire, explique-t-elle. Ou de s’informer sur les “attendus” des formations… Mais ils sont incompréhensibles pour un lycéen normal !  »

À suivre...