Accueil > Université (problèmes et débats) > Algorithme ? est-ce que j’ai une gueule d’algorithme ? - Mars 2018 (MàJ 1er (...)

Algorithme ? est-ce que j’ai une gueule d’algorithme ? - Mars 2018 (MàJ 1er juin)

vendredi 1er juin 2018, par Mariannick

Le diable, c’était l’algorithme d’APB. ParcourSup vous a vendu le « retour de l’humain » et la transparence absolue.
Et voilà…
Mais puisqu’on vous dit qu’c’est pas des algorithmes, juste des outils d’aide à la décision !

Le sénateur Pierre Ouzoulias n’abandonne pas son combat et nous adresse :

PDF - 40 ko

son texte de la question d’actu du 29 mai 2018 au Sénat, sur la publication des algorithmes locaux. Réponse de M. Mahjoubi

PDF - 309.8 ko

le communiqué du groupe CRCE du 23/05

PDF - 31.2 ko

une tribune publiée ce mois-ci dans le journal du groupe CRCE

PDF - 17.5 ko

une note contenant des éléments juridiques qui pourront être utiles en vue de recours
contre ParcourSup.

  • un lien vers une vidéo sur Public Sénat du 24 mai dernier.

    Parcoursup : des algorithmes qui «  manquent de transparence  »

    Le Monde, Séverin Graveleau, 31 mai 2018
    Les candidats souhaitent que soient publiés les critères de classement utilisés par chaque établissement.

« Il n’existe pas d’algorithmes locaux  », affirme Gilles Roussel, à la tête de la conférence des présidents d’université (CPU). Il assure que la diversité des candidats dans les formations (bacheliers généraux, technologiques ou professionnels, étudiants en réorientation, étrangers, etc.) oblige à « des appréciations qui n’ont rien d’algorithmiques ». Même son de cloche du côté du président de la commission juridique de la CPU, Emmanuel Roux, pour qui on ne peut pas parler d’algorithme mais d’« outil d’aide à la décision ». Un outil dont le paramétrage « ne vaut pas décision »… et n’appellerait donc pas, juridiquement, à une publication.

L’association Droits des lycéens, qui accompagne juridiquement les candidats, n’a reçu pour l’instant que deux demandes d’aide. Mais « la nécessité d’une transparence n’est pas seulement légale, commente son président Hugo Colin, elle est aussi morale, afin que l’on puisse débattre démocratiquement de ces critères ».


Publication (la veille des résultats !!) de l’algorithme NATIONAL de Parcoursup [1]


Comment les élèves ont été classés dans Parcoursup

Analyse dans Mediapart, Faïza Zerouala, 22 mai 2018.

[…] « Avant, les étudiants choisissaient leur formation, désormais ce sont les formations qui choisissent les étudiants », résume Pablo Rauzy, maître de conférences en informatique et responsable de L1 (licence 1) à l’université Paris VIII. S’il a refusé de siéger dans la commission de classement des vœux, l’enseignant a eu accès au logiciel d’aide à la décision, censé aider à objectiver des données transmises par les lycées, comme la fiche avenir qui recense les appréciations des professeurs. Et pour lui, ce qui se trame est loin d’être rassurant, puisque le ministère a délégué à chaque université la définition de ses propres critères, qui n’est en réalité pas à proprement parler un algorithme. « Le logiciel d’aide à la décision est un module optionnel, on peut faire les choses dans notre coin avec un simple tableau Excel et remettre la liste des candidats classés sur Parcoursup. » Ceci est possible car, précisément, le paramétrage est laissé au libre choix des formations. Pour l’enseignant, c’est un fonctionnement totalement « arbitraire » car « il est impossible d’objectiver une lettre de motivation, un CV ou encore des notes, car elles ne disent rien et n’ont aucune corrélation avec le fonctionnement de l’université ».


Assemblée Nationale : Protection des données personnelles (lecture définitive)

séance du lundi 14 mai 2018
M. Stéphane Peu.

[Mon] amendement vise à accroître la transparence de Parcoursup. Cette plateforme, qui suscite beaucoup de débats en ce moment, utilise un algorithme national et des algorithmes locaux, mais ses procédures manquent de transparence et les usagers en pâtissent. On a ainsi appris que des algorithmes classaient les étudiants selon le rang du lycée dont ils sont issus. […] Outre qu’ils tendent à renforcer la ségrégation territoriale et la ségrégation sociale, ces algorithmes locaux, du fait de leur opacité, rendent donc encore plus douteuses les méthodes employées pour sélectionner les étudiants dans le cadre de Parcoursup. Dès lors, mon amendement est simple : il vise à supprimer la disposition qui permet à cette procédure nationale de sélection de déroger aux règles prévues par le code des relations entre le public et l’administration en matière de transparence des algorithmes.

Mme Nicole Belloubet, garde des sceaux.

Il me semble que votre amendement, s’il était adopté, priverait les enseignants des différentes formations référencées du bénéfice de la protection de leurs délibérations. Concrètement, l’intégralité des échanges des 13 000 commissions d’examen des vœux instaurées par le décret d’application serait publiée au seul motif que ces formations auraient la faculté d’utiliser un algorithme local, qui, je vous l’ai dit tout à l’heure, sera publié au mois de septembre.
Votre proposition, monsieur le député, aurait donc pour effet soit d’amener les établissements de formation à recourir mécaniquement à l’outil d’aide à la décision sans lui indiquer l’orientation pédagogique ni délibérer sur le fond des demandes, soit à l’abandonner et à traiter manuellement l’intégralité des dossiers. Dans les deux hypothèses, elle me semble mener à une impasse, alors qu’elle n’est pas justifiée au regard des garanties fournies par le Gouvernement en matière de transparence de la procédure.

Lire ici dans Le Monde : Parcoursup : le « secret des délibérations » sera maintenu

Malgré le vote du Sénat, les députés ont suivi le gouvernement, afin de permettre aux établissements de ne pas dévoiler leur algorithme de classement des candidatures reçues via Parcoursup.

Mounir Mahjoubi l’a dit :

Remettre de l’humain dans la prise de décision et garantir la transparence de l’affectation et des droits des étudiants : notre engagement avec @VidalFrederique pour #ParcoursSup dans #RGPD

Pierre Ouzoulias : "Le gouvernement doit accepter de publier les algorithmes locaux"

Tribune parue dans Educpros : en réaction à l’entretien avec le secrétaire d’Etat chargé du Numérique, Mounir Mahjoubi, le sénateur communiste des Hauts-de-Seine Pierre Ouzoulias s’insurge contre les "boîtes noires" que représentent pour lui les algorithmes d’établissements dans la procédure Parcoursup, estimant qu’ils vont être à l’origine d’une "sélection sociale".

J’ajoute que la pondération des notes en fonction du classement du lycée va accroître les disparités sociales d’accès à l’université. Quelles sont les chances d’un candidat d’accéder à l’université si son lycée se trouve en dernière position de ce classement  ? Quasiment nulles  ! Et l’on comprend très bien que la logique de Parcoursup va accélérer les processus de ségrégation sociale, développer les stratégies de contournement de la carte scolaire et renforcer le recours à l’enseignement privé.

Défendre les boîtes noires des "algorithmes locaux", c’est, pour la ministre de l’Enseignement supérieur, une nécessité pour continuer de cacher les conséquences immédiates de sa loi : le recours systématique au tirage au sort et à la sélection sociale."

Pierre Ouzoulias
Sénateur des Hauts-de-Seine
Vice-président de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication


(réalisation Strasbourg et Julien Gossa)

  • Parcoursup : Macron réclame la publication de l’algorithme (VousNousIls, 30 mars) « Une fois les dossiers classés par l’outil et les commissions d’examen, c’est l’algorithme national de Parcoursup qui se chargera de la suite des affectations. »
  • Compte-rendu des débats du 21 mars au Sénat sur les algorithmes locaux. (voir en PJ)
    PDF - 42.2 ko

Autre aspect visé par cet amendement de Sophie Joissains, la plateforme d’orientation Parcoursup. En effet, la sénatrice dénonce une plateforme publique faisant figure d’exception, avec une grande opacité sur les critères de sélections qui font loi dans l’orientation des lycéens. « Le problème avec Parcoursup, c’est que sous couvert de secret des délibérations, les étudiants ne pourront avoir accès aux critères qui ont permis de déterminer s’ils pouvaient rentrer dans tel ou tel établissement supérieur. Nous, nous disons que les étudiants ont besoin de transparence. Il y a en outre une vertu pédagogique à connaître les raisons d’un refus. »

Le secrétaire d’État au numérique, Mounir Mahjoubi, lui, se défend de tout manque de transparence sur le fonctionnement de Parcoursup : «  Sur les algorithmes, il a toujours été dit qu’il y aurait une transparence. Par contre, il y a une décision qui est faite à partir des recommandations de l’algorithme et d’un jury souverain, et la règle absolue, c’est la souveraineté des décisions de jury. Parcoursup ce n’est pas que des algorithmes, ce sont aussi des humains, qui vont prendre des décisions. »

  • Pierre Ouzoulias, sénateur, a entamé un "tour de France" des universités pour mobiliser contre ParcourSup.

Ça commence à Nancy ce soir —enfin, si le président de l’Université lui accorde une salle. (Voir l’article « Bras de fer entre le PCF et l’université » dans l’Est Républicain ici). Il peut participer à un débat dans votre université (contacts : Hélène Cillières, Collaboratrice parlementaire de Pierre Ouzoulias, Sénateur des
Hauts-de-Seine ✉ h.cillieres@clb.senat.fr)

Le ministère de l’enseignement supérieur de la recherche et de l’innovation (MESRI) a organisé le 19, 20 et 26 mars des journées de formations pour les collègues (parisiens) de l’enseignement supérieur, désireuses/désireux de s’informer sur le fonctionnement de Parcoursup. L’Observatoire de la sélection universitaire vous propose un résumé critique des meilleurs moments !

Info n°1 : Officiellement, le gouvernement a mis fin à l’ancienne plate-forme APB à cause de l’opacité de son algorithme d’affectation, mais… […]
Info n°2 : Officiellement, il n’y pas de sélection à l’entrée de l’université, mais…[…]
Info n°3 : Officiellement, « il ne saurait être question d’exclure une série du baccalauréat », mais…[…]
nfo n°4 : Officiellement, les commissions des vœux doivent examiner « humainement » les projets motivés des candidats, mais…[…] Enfin une prise en compte “humaine” de l’élève ! Sauf qu’en réalité, ces éléments qualitatifs doivent être convertis en valeur numérique (une note sur 20) pour être exploités à l’aide l’outil d’aide à la décision et les algorithmes locaux. Il est donc question de noter les CV des candidat.e.s !


[1Très bien décortiqué ici par Guillaume Ouattara.