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"En marche" vers la destruction de l’université - Eric Berr et Léonard Moulin, Les Economistes Atterrés, 13 mars 2018

vendredi 6 avril 2018, par Pr. Shadoko

Cette note des Économistes Atterrés offre un décryptage supplémentaire de la logique en cours dans les réformes de l’enseignement supérieur et (surtout ?) propose un modèle alternatif pour l’enseignement supérieur.
Un élément de plus pour la rubrique Désintox !

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Reprenant à son compte le discours de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et de la Banque mondiale, l’Union européenne s’est lancée depuis le début des années 2000 dans la promotion d’une « économie de la connaissance ». Inaugurée par le processus de Bologne, cette stratégie vise à instaurer un espace européen de l’enseignement supérieur. L’adoption d’une structuration harmonisée des études au niveau européen – Licence-Master-Doctorat (LMD) – et d’un système européen de transfert et d’accumulation de crédits – European Credit Transfer System (ECTS) – ambitionne de donner corps à un marché de l’enseignement supérieur permettant aux étudiants de rationaliser leurs trajectoires éducatives en comparant le coût de leurs études et les bénéfices qu’ils peuvent espérer en retirer sur le marché de l’emploi. Il s’agit en fait d’imposer une vision utilitariste du savoir, telle que l’enseigne la théorie du capital humain (1). Cette approche, qui se veut « rationnelle » – au regard de considérations purement financières – organise pourtant le désengagement de l’État et la marchandisation des études tout en imposant aux universités de devenir des entreprises « compétitives » au service de la croissance économique. En France, ce mouvement s’est accéléré depuis l’adoption de la très mal nommée loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU), votée en catimini à l’été 2007 malgré une opposition massive de la communauté universitaire (2). Il s’inscrit dans un mouvement plus large, à l’œuvre depuis plusieurs décennies, qui consiste à intégrer l’idéologie néolibérale dans un espace – celui de l’enseignement – qui jusqu’à lors en était relativement protégé. La réforme en cours du baccalauréat, qui permet de justifier l’instauration de la sélection à l’entrée de l’université en est la dernière manifestation (3) et préfigure l’étape suivante, celle de la hausse des frais d’inscription, qui permettra de mieux discipliner des étudiants endettés (4). Face à cette impasse, un autre modèle est possible (5).

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