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Communiqué de l’Appel du 8 novembre "L’éducation nationale en danger". Pour une vraie réforme de la formation des enseignants
dimanche 23 novembre 2008, par
[|La farce Acte II !|]
Comme cela avait été annoncé lors de l’assemblée constitutive de l’Appel du 8 novembre il y a deux semaines, les signataires se sont réunis le 22 novembre à Paris (Université Paris 7, site des Olympiades). Les représentants des collectifs, associations du second degré, sociétés savantes, syndicats et les personnes particulières réunis ce jour-là prennent acte du report octroyé par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche pour la date limite de la remise des maquettes des nouveaux masters « enseignement » (du 31 décembre 2008 au 15 février 2009). Ils prennent acte aussi de l’appui apporté officiellement par la Conférence des Présidents d’Université (CPU) à cette position ministérielle dans son communiqué du jeudi 20 novembre. [1]
Ce report d’un mois et demi ne permet ni l’élaboration d’une réflexion sereine ni une négociation féconde entre toutes les parties intéressées. Il prolonge la « farce » dénoncée par certains présidents d’universités parisiennes et relève d’une véritable provocation, et ce malgré les 10 000 signatures individuelles et les dizaines de signatures collectives rassemblées en une semaine par l’Appel du 8 novembre, les plus de 130 motions condamnant cette réforme dans toute la France, les manifestations unitaires du jeudi 20 novembre ou celles qui sont prévues le jeudi 27 novembre.
La décision du ministère et la position de la CPU manifestent un aveuglement consternant face aux faits puisque elles ignorent le refus massif de cette réforme et les multiples expressions démocratiques de ce rejet. Elles sont par ailleurs l’illustration d’un mépris pour la liberté de l’enseignement et de la recherche, la seule autonomie qui vaille et qui ne saurait souffrir ni la brutalité avec laquelle est imposée une réforme rejetée par une grande partie de la communauté concernée ni l’appauvrissement des contenus qu’elle va entraîner. Nous sommes enfin confrontés à une grossière faute administrative, puisqu’on se moque des temps normaux de délibération au sein des différentes instances universitaires et que l’on prétend demander aux universités de se prononcer sur la préparation de nouveaux concours dont la seule composante certaine est la date à laquelle le ministère de l’éducation nationale entend imposer unilatéralement leur mise en place.
Le gouvernement ayant fait ses choix, nous prenons nos responsabilités.
Nous appelons donc toutes les personnes et organisations concernées (enseignants de la maternelle à l’université, étudiants, parents d’élèves, citoyens), et notamment les signataires de l’Appel du 8 novembre, à toute action utile pour obtenir le retrait de cette réforme. Le grand débat national sur la formation des enseignants ne sera possible qu’avec un report à 2011 de l’entrée en vigueur d’éventuels nouveaux concours de recrutement et l’abandon explicite du calendrier actuellement imposé par les deux ministères concernés.
L’Appel du 8 novembre participera par ailleurs activement aux actions susceptibles d’exprimer le lien et la cohérence néfastes qui existent entre la plupart des réformes en cours dans l’ensemble de l’Éducation nationale. Il demande à tous les signataires de l’appel d’engager une réflexion commune sur les effets nocifs des projets de nouveaux masters et de nouveaux concours, avec tous les collègues enseignants partout, avec les étudiants dans l’enseignement supérieur, avec les parents d’élèves dans l’enseignement primaire et secondaire.
Nous œuvrerons à tous les niveaux de décision universitaire (départements, UFR, conseils centraux) pour que soit traduit en actes le refus de fabriquer ou de valider les maquettes. Nous rappellerons leurs engagements à tous les conseils centraux qui se sont déjà prononcés en faveur d’un moratoire, en les invitant à s’associer désormais à notre demande d’abandon explicite de tout calendrier afin de permettre l’ouverture d’un débat national sur une question qui l’exige. Nous demandons donc solennellement à tous les collègues qui se sont élevés contre ce projet de réforme de la formation des enseignants par leur vote dans des motions de conseils d’UFR ou d’université, par leur adhésion à des communiqués de sociétés savantes ou à des prises de position d’association de faire - individuellement et collectivement - tout ce qui est en leur pouvoir pour que cette volonté commune soit respectée par leurs représentants et qu’aucune maquette de nouveau master ne soit transmise au ministère.
D’ores et déjà, l’Appel du 8 novembre demande à chacun de ses signataires de prendre toute initiative, individuelle ou collective, qu’il jugera opportune afin d’enrayer la mise en place par les ministères concernés des nouveaux masters et des nouveaux concours. Faute d’être entendus, nous appellerons à une grève administrative généralisée afin de bloquer la mise en place de cette réforme.