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Réforme du primaire / secondaire / supérieur : il faut réagir !!! (texte des étudiants présents à l’AG du 22 novembre)

jeudi 27 novembre 2008, par Laurence

=> La réforme proposée par le ministre M. Darcos est dangereuse pour la qualité de la formation des enseignants, donc pour l’ensemble des élèves du primaire, du secondaire et du supérieur. Elle concerne tant les étudiant(es), les professeur(es) du primaire, du secondaire et du supérieur, mais aussi tous les citoyen(nes) et les générations à venir. Pourquoi ?


1/ Masterisation des concours d’enseignement

- La réforme vise à « allonger » la formation des enseignants en imposant le master à ceux qui préparent le concours. Les étudiants font déjà 5 années d’études, la 5e ayant lieu après le concours sous forme de stage payé. Si la réforme passe, elle sera supprimée au profit de stages « d’observation » (donc non payés !). Cette masterisation creuse les inégalités sociales, tout le monde ne peut pas se permettre de faire deux années d’étude en plus non rémunérées.

- Le contenu disciplinaire du concours est appauvri pour faire place à une « réflexion didactique et pédagogique » d’après le ministère de l’enseignement supérieur. Mais la théorie ne remplace pas la pratique ! Cette réduction des savoirs disciplinaires se répercute sur les programmes des masters et des licences. Cela équivaut à une dévalorisation des diplômes, même pour ceux qui ne se destinent pas à l’enseignement. Par exemple pour le CAPES de langue, les épreuves orales disparaissent !
De plus, les jurys des concours ne seront même pas composés de spécialistes des disciplines !

- Tout ceci s’accompagne d’une « gestion des flux », c’est-à-dire d’une sélection à l’entrée du M1. Mais tous les étudiant(es) réussissant à intégrer ce master ne pourront évidemment pas obtenir le concours (puisque la réforme prévoit des suppressions de postes : moins 13 000 au CAPES en 2008), il y aura donc des « reçus/collés » (reçus au master, collés au concours). Ils seront employés comme vacataires dans les établissements, d’où une très grande précarité !


2/ Conséquences sur la recherche

- La place centrale de la recherche dans les enseignements à l’université est totalement remise en cause. La réforme touche aussi les professeurs d’université, certains devant assurer davantage d’heures d’enseignement, ils disposent de moins de temps pour la recherche. Le contenu du concours jouant sur les enseignements, c’est la fin des cours originaux et issus directement des recherches. Certaines filières ou options sont menacées de disparition.

- La mise en place de master pro ou « d’enseignement » entraînera à terme une concurrence avec ceux de recherche, entraînant une désertification de ces derniers.

- La concurrence entre les universités sera accrue, avec d’un côté des universités en difficulté et de l’autre des « pôles d’excellence ».

3/ Le primaire et le secondaire

- Lycée : semestrialisation des cours, matières obligatoires et optionnelles (comme l’histoire géographie à partir de la 1ère ). On voit là aussi le risque d’une diminution des savoirs.

- En primaire de nombreux postes sont supprimés (les RASED qui s’occupaient des élèves en grande difficulté : 3000 suppressions), le temps scolaire est réduit et les programmes modifiés.

- Les petites et moyennes sections des maternelles sont remises en cause.

Plusieurs solutions sont envisageables pour lutter contre cette réforme passée en force, il est nécessaire de participer aux AG, aux réunions pour vous informer, d’informer vos proches, et de discuter ensemble sur ce qu’il est possible de faire. Vous pouvez aussi signer « l’appel du 8 novembre » sur le site de la SLU www.sauvonsluniversite.fr qui demande un moratoire afin de ne pas imposer toute réforme précipitée mais de réfléchir ensemble à la qualité de l’enseignement que nous souhaitons.


Coordination d’étudiants d’histoire non syndicalisés mais soucieux de l’école de demain.