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Contre la nouvelle Licence, SUD Étudiant et la FSE appellent à la mobilisation dès la rentrée ! - Communiqué de presse du 2 septembre 2011

vendredi 2 septembre 2011

Paru au Journal Officiel le 11 août 2011, l’arrêté Licence dont l’application commencera à la rentrée 2012
s’inscrit directement dans la continuité des réformes de ces dernières années mises en place au niveau européen :
assujettir l’université aux intérêts du patronat.

La Fédération SUD étudiant et la Fédération Syndicale Etudiante dénoncent l’augmentation du nombre
d’heures d’enseignement, la généralisation du contrôle continu, la régionalisation des formations, et l’accélération
de la « professionnalisation » par la soumission des diplômes aux exigences du patronat.

En effet, la hausse du nombre d’heures d’enseignement par étudiant-e (1500 heures sur 3 ans), sans
augmentation de postes, va pousser à des fusions de filières (processus favorisé par la mise en place des Pôles de
recherche et d’enseignement supérieur) et/ou à des TD surchargés. Les enseignant-e-s comme les personnel-le-s
BIATOSS, toujours confronté-e-s à une pénurie de postes, vont voir leur charge de travail encore augmenter, et de
nouveaux contrats précaires verront le jour. Couplée à la généralisation du contrôle continu comme contrôle de
connaissances prioritaire sur les 3 années du diplôme, ces mesures vont limiter un peu plus l’accès à
l’enseignement supérieur et la réussite aux examens des enfants des classes populaires, qui se salarient durant leurs
études (plus d’un-e étudiant-e sur deux). La précarité étudiante (et son corollaire, le salariat étudiant) est la
première cause de l’échec universitaire (taux de réussite divisé par deux) !

La réforme aggrave encore l’asservissement du monde universitaire au monde de l’entreprise (« la
professionnalisation ») en diminuant l’enseignement des connaissances fondamentales liées à une discipline au
profit des fameuses « compétences » professionnelles. Les stages en entreprises peuvent devenir obligatoires en
fonction des filières. Ces derniers, sous payés ou non payés, ne servent qu’à fournir une main-d’oeuvre bon marché
au patronat, et ne permettent en rien aux étudiant-e-s de « trouver un emploi », dans une économie qui n’en crée
pas ! De plus, les « représentants du monde socioprofessionnels » seront désormais associés à la conception des
formations et pourront participer aux enseignements ! Cela conduira à adapter les formations aux besoins du bassin
d’emploi local et à démanteler le cadrage national des diplômes.

La mise en place d’un « référentiel de compétences », centré sur des compétences managériales et non les
connaissances disciplinaires, et basé sur l’évaluation des formations (et donc des enseignant-e-s), va dévaluer de
manière intolérable le contenu disciplinaire du diplôme.

N’oublions pas que l’objectif du gouvernement est de créer une dizaine de Pôles universitaires d’« 
excellence » (les PRES), et de cantonner le reste des universités à des Licences ultra professionnalisantes et
coupées de toute possibilité de recherches fondamentales dans des PUP (Pôles universitaires de proximité), ce qui
renforcera encore davantage l’inégalité entre les universités.
Les organisations étudiantes présentes au CNESER, qui ont voté pour ce texte au prétexte des quelques
avancées sur les modalités de contrôle de connaissances concédées par le gouvernement, portent une lourde
responsabilité dans la dévalorisation de la Licence.

C’est pourquoi les organisations syndicales de lutte SUD Étudiant et la FSE appellent dès
aujourd’hui les étudiant-e-s, les lycéen-e-s et les personnels à s’organiser à travers la création de
cadres unitaires locaux et nationaux, en vue d’une contestation d’ampleur à la rentrée 2011.