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Motion de l’UMR 8050 (mathématiques), Université de Marne-la-Vallée (reçue le 31 janvier 2009)
mardi 3 février 2009, par
Les membres du personnel de l’UMR 8050 signalent leur profonde inquiétude face aux récentes réformes, passées, en cours et à venir, qui touchent l’université et le CNRS. En particulier, ils voudraient faire connaître leur point de vue sur les points suivants :
Nous sommes contre le projet de modification du décret de 1984.
. Nous sommes opposés à toute modulation des services qui consisterait à alléger la charge d’enseignement de quelques uns au détriment des autres. L’enseignement n’est pas une punition. Nous sommes particulièrement attachés à l’idée que les mathématiques ont besoin d’émulation intellectuelle (stimulante et basée sur le partage d’idées) plutôt que d’une mise en concurrence de chacun contre tous, totalement délétère, qui ne pourrait aboutir qu’à la détérioration du niveau scientifique global de notre laboratoire et plus largement des mathématiques françaises.
. En outre, le projet de décret instaure une individualisation des carrières (en particulier des primes et des avancements) qui, dans le contexte de la LRU, deviennent directement dépendantes du pouvoir excessif des présidents d’université. Nous tenons à rappeler notre profond attachement au rôle d’instance nationale et collégiale de gestion des carrières du Conseil National des Universités au sein de laquelle les universitaires sont représentés par des élus.
Nous sommes opposés au démantèlement du CNRS. Nous estimons que son rôle de régulation national est fondamental au bon développement de la recherche mathématique. Nous sommes contre sa transformation en instituts et en seule agence de moyens. En outre nous signalons que le développement par projets courts, propre à l’ANR, d’une part défavorise les projets très ambitieux scientifiquement et d’autre part concentre les moyens financiers sur un petit nombre d’individus alors même que la recherche mathématique nécessite un effort constant et diffus de toute la communauté.
Enfin, nous voudrions faire part de notre inquiétude face à la précarisation croissante des doctorants et des post-doctorants.
Nous jugeons que l’ensemble des réformes menées par le gouvernement va aboutir à une mise en concurrence accrue, totalement nuisible, des individus et des équipes les uns contre les autres. Au delà des souffrances individuelles qu’elle apporte et qui aboutiront immanquablement à un désengagement des personnes dans les structures collectives, dont le bon fonctionnement est pourtant indispensable, la concurrence empêche la coopération et détruit tout sentiment d’appartenance à une collectivité. C’est tout simplement le niveau scientifique mathématique général de la France, reconnu internationalement, qui en pâtira. Nous souhaitons que l’ensemble de ces réformes soit abandonné.
Nous demandons enfin que l’AERES fasse figurer le présent texte en annexe de son dossier d’évaluation.
POUR : 24 ; CONTRE : 4 ; S’ABSTIENT : 1.