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Motion des trois conseils de l’INSA de Lyon (12 février 2009)

samedi 7 mars 2009, par Laurence

Les trois conseils statutaires de l’INSA de Lyon - réunis en formation
interne en Congrès
le 12 février 2009 à la demande des personnels - constatent l’état de
crise qui s’est installé au sein
de la communauté universitaire. Prenant racine dans un malaise
croissant, cette crise a été
déclenchée par des projets de réforme précipités, non concertés et
concomitants à une politique de
baisse annoncée des moyens réels accordés à nos établissements pour
assurer l’ensemble de leurs
missions. Loin de répondre au mal-être né de la dégradation des
conditions de travail ou d’études, et
du grand écart permanent entre les ambitions affichées et la réalité
vécue par tous, ces projets sont
aujourd’hui ressentis par beaucoup comme une provocation et l’abandon
des valeurs qui fondent
l’idée même d’Université. Ils participent d’une politique de mise en
concurrence des établissements
et des personnels que nous récusons alors que coopération et
collégialité sont au coeur de nos
métiers.

Ce malaise a aussi été nourri par les propos du Président de la
République lors de son discours
du 22 janvier qui, mélangeant mépris et contrevérités, a été vécu comme
une insulte. Le monde
universitaire n’est pas immobile : nos collègues et l’INSA ont su
assumer les incessantes
restructurations de notre environnement.

Dans ce moment exceptionnel, les élus du Congrès ne peuvent que
constater les premiers effets
négatifs de l’application de la LRU et lancent un appel solennel au
gouvernement pour qu’il prenne
en compte les points suivants :
- Les établissements doivent disposer de moyens humains et financiers
suffisants à
l’accomplissement de toutes leurs missions. En particulier, si la
reconnaissance des Travaux
Pratiques est une mesure attendue, l’État doit doter les établissements
des moyens humains
et financiers nécessaires à sa mise en oeuvre. Les calculs de dotations
devraient être basés
sur le recensement des besoins et tous les postes supprimés devraient
être rétablis.
- Les projets actuels de décret régissant le statut des
enseignants-chercheurs ou instaurant un
contrat doctoral unique doivent être immédiatement retirés. Si les
statuts des doctorants, des
chercheurs, des enseignants et des enseignants chercheurs doivent enfin
évoluer, cela ne
peut être dans le sens d’une dévalorisation accrue de la condition des
personnels, ni d’une
accentuation du déséquilibre dans la reconnaissance de nos différentes
missions.
- Le démantèlement des organismes de recherche doit être aussi
immédiatement stoppé.
- Le dispositif de chaires mixtes qui vise la suppression de postes de
chercheurs doit être
abandonné.
- Nous nous associons aux inquiétudes qu’engendre le projet de réforme
de la formation et
des concours de recrutement des enseignants du premier et second degré
et nous rejoignons
la demande de moratoire de nombre d’universités.
Pour autant, nous ne défendons pas le statu quo qui nous semble
intenable. La dégradation
permanente de nos conditions de travail, l’absence de reconnaissance de
nombre de nos activités, la
perte d’attractivité de nos métiers, l’hypocrisie d’un recours massif
aux heures complémentaires,
l’accroissement et la banalisation de la précarité doivent cesser.
Aujourd’hui, une réforme ayant notamment pour objectifs
- de développer la qualité, la diversité et l’enrichissement mutuel de
l’enseignement et de la
recherche,
- de maintenir le principe d’une évaluation par les pairs aux deux
niveaux, local et national,
- de prendre en compte et de valoriser à égalité l’ensemble de nos missions,
- de promouvoir un droit à de bonnes conditions de recherche pour tous,
- d’améliorer les conditions de travail de tous, en priorité celles des
personnels BIATOSS
dont beaucoup sont aujourd’hui sous classés, alors qu’ils concourent au
bon fonctionnement
de l’enseignement supérieur, de la recherche et méritent une
considération égale,
- de revaloriser l’ensemble des rémunérations par une augmentation du
taux de promotions et
par une hausse du point d’indice indépendamment des primes,
- de revaloriser nos carrières, l’image et l’attractivité de nos métiers,
- de résorber la précarité par un plan de titularisation des personnels
contractuels,
est une impérieuse nécessité qui conditionne le futur.

En conséquence, les élus de l’INSA de Lyon, réunis en Congrès, demandent
au gouvernement
d’ouvrir sans délais des discussions associant tous les acteurs de la
communauté universitaire pour
des réformes positives en faveur de l’enseignement supérieur et de la
recherche publiques et
soutiennent les mobilisations et actions en cours menées à l’INSA, à
Lyon comme partout en
France.

Ce texte a été voté le jeudi 12 février 2009 à l’unanimité moins une
abstention par les élus des trois
conseils (Conseil des Études, Conseil Scientifique, Conseil
d’Administration) de l’Institut National
des Sciences Appliquées de Lyon.