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Devenir prof, non merci !, Olivier Rollot, Blog Le Monde.fr, 26 mai 2011

samedi 28 mai 2011, par Sylvie

Seulement 12 % des inscrits en licence souhaitent aujourd’hui devenir professeurs selon la note intitulée « Les bacheliers 2008, que sont-ils devenus à la rentrée 2009 », que vient de publier le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Ils étaient 23% il y a six ans ! Un chiffre qui vient en tout cas corroborer la forte baisse des candidatures aux concours en 2011 et suit la « mastérisation » de la formation des futurs professeurs.

La « mastérisation »

En résumé, jusqu’ici réalisée dans des IUFM (instituts universitaires de formation des maîtres), la formation des nouveaux professeurs est revenue à la rentrée 2010 dans le cadre des universités. Parce que les professeurs seront dorénavant titulaires d’un master, c’est‐à‐dire d’un diplôme de niveau bac+5 – contre une simple licence (bac+3) suivie de deux années de formation aujourd’hui –, on a donné à la réforme le nom barbare de « mastérisation ».

Les futurs profs passent maintenant les concours de recrutement (CAPES, CAPET, etc.) pendant leur deuxième année de master. Une année non payée alors qu’auparavant les futurs enseignants sont rémunérés en tant que profs stagiaires. On a ainsi économisé le salaire de 18 000 enseignants stagiaires… Tout cela sur le dos des élèves – qui auront des profs pédagogiquement moins bien formés –, et des jeunes profs – qui vont devoir affronter les épreuves sans les savoirs qu’avaient reçus leurs prédécesseurs dans les IUFM.

Des masters enseignement

Pour éviter que les étudiants n’aient aucune formation pédagogique, la rentrée 2010-2011 a vu la création de masters enseignement menant aux concours de professeurs. « Ce ne fut pas une mince affaire de créer ces masters qui comptent dès cette année plusieurs centaines d’étudiants », commente Hugues Fulchiron, président de l’université Jean-Moulin de Lyon, se souvenant qu’on annonçait leur création un an avant.

Et d’ailleurs que se passera-t-il si les étudiants titulaires du master échouent aux concours ? « Ils seront sans doute amenés à tenter d’obtenir un autre master menant à d’autres professions, répond d’Hugues Fulchiron. Mais c’est encore trop tôt pour le savoir. Quoi qu’il en soit des passerelles seront mises en place pour les accompagner. » Et, quant à réfléchir à toutes les absurdités possibles du système, qu’adviendra-t-il de ceux qui auraient réussi le concours et échoué à obtenir leur master ? Il semble qu’on leur gardera le bénéfice du passage du concours pendant 1 an pour leur permettre d’obtenir le master sans lequel ils ne pourront exercer.

Plus récemment, et devant le flot des critiques sur le manque de pratique des futurs profs, viennent d’être créés des masters en alternance au sein desquels les heures de stage doublent par rapport aux masters classiques (216 contre 108) et pendant lesquels les étudiants seront rémunérés (536 euros par mois). Le tout étant cumulable avec les bourses dites de « mastérisation » (2500 euros par an)

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