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Vincent Peillon, "monsieur éducation, jeunesse et tout le reste", et sa drôle d’équipe, lemonde.fr, Maryline Baumard, le 09 février 2012

vendredi 10 février 2012, par Alain

Le "pôle éducation" du Parti socialiste (PS) est une drôle de machine. Une machine à ramasser les idées, à produire des notes, les valider et expertiser, avant de ne faire remonter que le strict nécessaire à la direction de campagne. C’est aussi elle qui produit réactions, commentaires et ripostes dès que le camp d’en face bouge.

A sa tête, le député européen Vincent Peillon, un des hommes forts du dispositif Hollande. L’ampleur des thèmes couverts par ce "Monsieur éducation, jeunesse et tout le reste" nécessitait au moins un tel dispositif pour que ce professeur agrégé de philosophie, puisse dominer son sujet.

Dans son ombre, ils sont trois. D’abord, Bruno Julliard. C’était le conseiller éducation de Martine Aubry ; c’est le responsable de l’enseignement scolaire pour M. Hollande. M. Peillon et lui ont la même approche de l’école, la même analyse de ses points faibles. Alors que M. Julliard travaillait à l’élaboration du programme socialiste sur l’éducation, à l’hiver 2010, il avait largement associé M. Peillon.

SCHÉMA PYRAMIDAL

Aujourd’hui, tous travaillent main dans la main. M. Julliard qui avait l’image d’un spécialiste de l’enseignement supérieur au vu de ses années à la tête de l’UNEF, le syndicat étudiant, a su se construire une légitimité sur le scolaire et a noué de vraies relations avec les syndicats enseignants.

Juste après, deux hauts fonctionnaires, dont il convient de taire le nom eu égard à leur devoir de réserve. Un inspecteur général d’abord : solide réputation, connaissance parfaite de la rue de Grenelle et du terrain. Cet homme de confiance de M. Peillon est expert sur de multiples dossiers et connaît bien, entre autre, l’éducation prioritaire. Moins présent, car retenu à Bercy, l’équipe compte un inspecteur des finances, un professionnel du chiffre, qui aime aussi les idées et a déjà travaillé son sujet. Il a tous les ordres de grandeur à portée de neurones.

Après, le schéma devient plus pyramidal. C’est là que se déploie le premier cercle, celui des responsables politiques. M. Julliard pour l’enseignement scolaire, Alain Claeys et Jean-Yves Le Déaut pour l’enseignement supérieur et la recherche ; Jean-Paul Denanot pour l’enseignement et la formation professionnels et Laurianne Deniaud pour la jeunesse.

"NOTRE VIVIER EST LARGE ET RICHE"

Entre cet étage-là et M.Peillon, s’insinuent "des conseillers", responsables politiques de groupes d’experts. "Ce sont les meilleurs sur leur sujet. Notre vivier est large et riche", explique M. Peillon. Des patrons d’université, des universitaires, des cadres de l’éducation aussi.

En fait, tout un peuple de gauche s’est réveillé là et veut faire profiter le candidat de son expertise. Lors d’une réunion des seuls experts du groupe Julliard, soixante participants sont venus. Il y a ceux qui viennent tous les jours au PS, et ceux qui passent de temps à autre. Tous les degrés d’implication sont possibles.

La machine à penser l’école, s’enrichit encore du large réseau personnel de M. Peillon. Sans oublier les étudiants qui dans les grandes écoles cogitent, alertent et produisent. Et le groupe Internet où soixante mains manient souris et clavier pour ne rien rater de ce qui se dit sur la Toile.

Maryline Baumard