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 Position de la Commission Française  pour l’Enseignement des Mathématiques (10 juin 2009)
 Position de la Commission Française  pour l’Enseignement des Mathématiques (10 juin 2009)
				
				jeudi 11 juin 2009, par
La CFEM devait être reçue aujourd’hui dans le cadre de la commission  
Marois-Filatre et ce n’est que ce matin que nous avons été informés  
de l’annulation de la réunion suite au retrait de la CPU. Cette  
suppression dans l’urgence d’une réunion programmée depuis plusieurs  
semaines, outre qu’elle a mis dans l’embarras les collègues venus de  
Marseille, Montpellier ou Lyon, accrédite de manière symptomatique le  
manque de concertation sur un sujet aussi sensible et compliqué que  
celui de la formation des enseignants dans le cadre de la mastérisation.
La Commission Française pour l’Enseignement des Mathématiques est la  
sous-commission française de la Commission Internationale sur  
l’Enseignement des Mathématiques. A ce titre, ses membres sont des  
représentants de toutes les grandes associations et institutions  
concernées par les mathématiques et leur enseignement. Dans le cadre  
de notre Commission, nous avions, dès octobre, lancé une réflexion  
parmi nos membres qui avait abouti à une lettre sur la mastérisation.  
Ce texte garde toute son actualité témoignant, là encore, de  
l’absence réelle d’une volonté gouvernementale d’avancer de manière  
positive sur ce dossier.
Pour notre commission et c’est ce que nous souhaitions développer  
aujourd’hui, toute réflexion et toute action sur la formation des  
enseignants doivent s’appuyer sur l’idée qu’enseigner est un métier  
qui s’apprend tout d’abord en formation initiale puis tout au long  
d’une carrière d’enseignant. Au delà d’un consensus mou sur cette  
affirmation, il convient d’en tirer toutes les conséquences dans le  
cadre des projets actuels de mastérisation et cela a conduit la CFEM  
à énoncer certains principes qui lui apparaissent comme autant de  
passages obligés vers la formation au métier d’enseignant.
1. La formation initiale doit s’adresser à tous les futurs  
enseignants et prendre en compte toutes les dimensions du métier de  
professeur de mathématiques dans le second degré ou de professeur  
enseignant aussi les mathématiques pour les PLP et le PE. Cela  
nécessite l’articulation de trois domaines de formation : Une formation disciplinaire de haut niveau pour les spécialistes de
 Une formation disciplinaire de haut niveau pour les spécialistes de  
mathématiques Cette formation doit insister sur une prise de recul et  
une vision transversale des notions étudiées au cours de la scolarité  
en évitant l’émiettement des connaissances. Une formation didactique qui s’appuie sur les recherches menées
 Une formation didactique qui s’appuie sur les recherches menées  
dans le champ de la didactique des mathématiques mais aussi sur les  
dimensions historiques et épistémologiques de la discipline. Une formation professionnelle étroitement articulée avec des stages
 Une formation professionnelle étroitement articulée avec des stages  
en établissement encadrés par des professeurs de terrain expérimentés  
et des formateurs eux-mêmes bien formés eux-mêmes bien formés.
Cette formation initiale professionnelle doit s’effectuer dans le  
cadre des universités en relation étroite entre les UFR et les IUFM  
quand ils existent ou en interaction avec eux dans les autres cas.
2. Une unique filière de recrutement au niveau du master pénalise la  
profession enseignante qui se singularise par le haut niveau d’études  
nécessaire avant d’avoir la quasi certitude de trouver un emploi.  
Dans plusieurs filières de formation à des métiers recherchés  
(médecins, ingénieurs), le pré-recrutement s’effectue essentiellement  
au niveau des deux premières années de la licence. Ouvrir une  
première filière de pré-recrutement en licence permettrait de donner  
aux étudiants retenus des conditions optimales de travail pour se  
préparer à leur futur métier en leur assurant notamment des stages de  
qualité et en nombre suffisant. C’est aussi une nécessité sociale car  
seul un recrutement précoce accompagné de bourses pourra éviter les  
conséquences dramatiques de la réforme sur les étudiants d’origine  
modeste.
3. Une entrée progressive dans le métier suppose que des stages  
soient offerts aux étudiants pendant la formation initiale et  
l’affirmation d’un minimum (et non d’un maximum) d’heures par an au  
cours du master pour ces stages doit être actée dans le cadre d’un  
cahier des charges national de la formation.
Mais la formation ne s’achève pas avec le recrutement par le concours  
et l’obtention du master, elle doit accompagner une entrée  
progressive dans le travail une fois le recrutement effectué. Ainsi,  
pendant les trois premières années, le professeur débutant devrait  
bénéficier d’un service allégé et d’une formation continuée en  
étroite liaison avec l’université formatrice. Dans le cadre de la  
formation continue, les enseignants titulaires doivent pouvoir suivre  
des formations offrant une valorisation de leur carrière. En  
mathématiques, ces formations peuvent s’appuyer sur le riche réseau  
des IREM et des IUFM.
 
 
