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 Lettre de N. petiteau, professeur d’histoire contemporaine à l’université d’Avignon, à ses collègues (mars 2010)
 Lettre de N. petiteau, professeur d’histoire contemporaine à l’université d’Avignon, à ses collègues (mars 2010)
				
				lundi 1er mars 2010, par
Monsieur le président, Monsieur le vice-président, chers collègues,
Je me permets de vous écrire au sujet de la réforme du CAPES, dont 
   j’ai la charge pédagogique à l’Université d’Avignon. Je le fais au nom 
   de tous mes collègues historiens d’Avignon.
Nous tentons de bâtir une maquette pour la mise en place de la réforme 
   et c’est à ce sujet que je souhaite vous faire part d’une perplexité 
   que je partage avec l’immense majorité de mes collègues d’Avignon et 
   des autres Universités. Personne en effet ne peut trouver le moyen de 
   faire fonctionner les maquettes que nous parvenons tant bien que mal à 
   bâtir, avec toutes les contraintes qu’implique la réforme. Car ces 
   maquettes une fois bâties, ce qui n’était pas une mince affaire, la 
   question de la date des écrits d’une part, de celle de la publication 
   des programmes d’autre part, nous empêche de les faire fonctionner. 
   Les problèmes, en effet, sont nombreux :
   1° La date des écrits en 2010 : comment faire pour préparer, pour les 
   nouveaux étudiants qui souhaiteraient passer le concours l’an 
   prochain, 6 questions en 6 semaines de cours (du 1er septembre au 15 
   octobre 2010, afin de leur laisser le temps de révision souhaité) : 
   ils sont tous en train, de toutes façons, d’achever leur mémoire de M1 
   ou de M2 et ne peuvent pas utiliser leur temps de juin pour autre 
   chose. En juillet, tous ont une activité salariée, en août les 
   Universités sont fermées, et nous ne voulons pas croire que les 
   inventeurs de la réforme souhaitent que nous fassions cours pendant 
   les deux mois d’été, qui sont en général les seuls qui nous restent 
   pour avancer nos recherches.
   2° Pour les années à venir, cette date des écrits impose que nous 
   partagions le temps de cours entre avril-mai puis septembre-octobre 
 : il faut en effet deux mois minimum entre la publication d’une 
   question et le début des cours, car le contenu de ces cours demande un 
   réel temps de préparation, j’espère qu’aucun membre du jury ne le 
   contestera. Puis juin est tellement encombré que je ne vois pas 
   comment nous pouvons envisager de faire cours ce mois-là : en plus des 
   examens et corrections de copies de licence, les enseignants sont en 
   train de corriger des mémoires de master et d’assumer les jurys 
   associés, sans oublier les colloques, le plus souvent placés durant ce 
   mois-là puisque c’est celui où jusqu’à présent il n’y avait plus cours...
   3° Quoi qu’il en soit, ce calendrier de la réforme implique en 
   réalité de faire deux années universitaires en une, de mener de front 
   deux calendriers universitaires opposés l’un à l’autre, l’un 
   commençant en septembre, l’autre commençant en avril ! : c’est 
   intenable et scandaleux.
   4° Cela pose de toutes façons d’énormes problèmes pratiques. Outre 
   l’insatisfaction devant des enseignements intervenant de part et 
   d’autre de juillet-août, comment gérer les services des enseignants ?
   5° Par ailleurs, comment faire pour permettre à un étudiant qui 
   voudrait faire un vrai MASTER recherche de ne pas perdre une année 
   pour s’engager, après un M2 soutenu en juin au mieux, dans une 
   préparation qui, pour ce qui est des questions au programme, a 
   commencé en avril ?
   Personne n’a tenu compte des refus de la réforme du CAPES 
   exprimés unanimement et avec conviction, y compris par la CPU. Nous 
   avons quand même tenté de faire des maquettes. Mais, pour ce qui est 
   du CAPES d’histoire-géographie, avec une telle organisation des 
   programmes, nous ne pouvons pas faire fonctionner ces maquettes, avec 
   la meilleure volonté du monde. Le calendrier proposé est intenable et 
   ridicule. Que pouvons-nous faire ? Comment organisez-vous les choses, 
   vous-mêmes, dans votre Université ? Si, à la rigueur, nous 
   connaissions les questions un an et et demi à l’avance, ce deviendrait 
   un peu plus facile. Pourriez-vous au moins plaider notre cause sur 
   cela et obtenir la publication des programmes par exemple pour le 
   concours 2012 en février 2011, et obtenir que pour le concours 2011 
   nous sachions dès maintenant que le programme actuel sera maintenu ?
   Dans l’espoir que vous pourrez nous aider, je vous prie de bien 
   vouloir agréer, chers collègues, l’expression de mes salutations 
   distinguées
Natalie PETITEAU
Professeur d’histoire contemporaine
Université d’Avignon
UFR Lettres
74 rue Louis Pasteur
84 029 AVIGNON CEDEX
 
 
