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Lettre ouverte sur la chaire mixte CNES-Paris 12 - par François Dulac, 13 janvier 2010

mercredi 13 janvier 2010, par Elie

Lettre ouverte à la Présidence de l’Université Paris 12, à la Présidence du
CNES,
au Doyen de la Faculté des Sciences et Technologies, à la Direction du LISA,
et aux futurs candidats à la chaire mixte CNES-Paris 12 au LISA.

Madame la Présidente, Monsieur le Président, Monsieur le Doyen, Monsieur le Directeur, Futurs Collègues potentiels,

La Direction du LISA a pris l’initiative de fournir sans concertation un
profil pour le recrutement d’une chaire mixte de l’Université Paris-12 avec
le CNES, et plus récemment d’une éventuelle autre chaire mixte avec le CNRS,
suscitant ainsi une polémique sans précédent dans l’histoire du laboratoire.

A la demande du Conseil de Laboratoire, les personnels du LISA ont pu se
prononcer sur la question suivante : « Le laboratoire doit-il demander ou
accepter des chaires ? ». Les résultats sont les suivants : 75 votants sur
105 (soit 71.4% de participation) ; Blancs et nuls : 9 ; Oui : 11 ; Non :
55. Le résultat est donc sans ambiguïté : par plus de 83% des bulletins
exprimés, les personnels du LISA sont opposés à la mise en place de toute
chaire mixte dans leur laboratoire. Les futurs candidats apprécieront le
message.

Malgré ce vote, la Direction du LISA a décidé de continuer à soutenir le
recrutement de la chaire CNES au prétexte de ne pas vouloir revenir sur ses
engagements, et le Conseil d’Administration de l’Université a voté la
création de la Chaire CNES au LISA.

Il est difficile de croire que la gouvernance d’un laboratoire de recherche
peut consister à prendre des engagements sans concertation sur un sujet
aussi notoirement polémique et à refuser de les remettre en cause lorsque la
concertation obtenue montre qu’ils suscitent une opposition écrasante.

Par ailleurs, tout jeune maître de conférence recruté qui le souhaite mérite
de bénéficier d’une large décharge d’enseignement pendant ses premières
années pour installer sa recherche et produire.

Il en découle que la mise en place des chaires mixtes devrait être
abandonnée au profit de solutions meilleures pour l’avenir consistant :

(i) Pour la Direction du LISA, à demander la transformation du profil retenu
pour la Chaire CNES en postes de Maître de Conférence (MdC) et à rediscuter
au sein du laboratoire de la priorité du second profil évoqué pour une
chaire CNRS ;

(ii) Pour la Faculté des Sciences et l’Université, à accepter de renoncer
aux Chaires et à profiter de l’autonomie pour généraliser à tous les
nouveaux MdC recrutés la décharge majeure d’enseignement proposée pour les
Chaires ;

(iii) Pour le CNES, à renoncer à financer des chaires mixtes et à utiliser
leur budget (i) pour renforcer son soutien en personnels techniques qui
constituent les besoins prioritaires des laboratoires qu’il soutient en
général et du LISA tout particulièrement, et (ii) pour continuer son soutien
en post-docs qui constituent pour les bénéficiaires un tremplin essentiel
vers les postes permanents de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche ;

(iv) Pour l’Université et le CNES à signer un accord-cadre de coopération
mettant en avant le soutien du CNES à l’Université par ces voies
traditionnelles, et la volonté d’affichage par l’Université de profils de
postes liés aux sciences spatiales.

Ces solutions rendront la sérénité indispensable à la vie interne du
laboratoire, et elles soutiendront sur le long terme l’emploi scientifique
et l’efficacité du système de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche
beaucoup plus sûrement que des chaires mixtes au rapport qualité/prix
douteux. Mieux que des chaires mixtes très contestées, mises en place dans
le désordre et la polémique, ces solutions permettront d’accroître le
pouvoir attracteur de l’Université et son potentiel de recherche. Elles
renforceront le soutien du CNES au LISA et à ses futurs chercheurs et
enseignants-chercheurs en donnant un nouvel élan et une meilleure visibilité
aux sciences spatiales à l’Université.

Avec mes respectueuses salutations,

François Dulac, le 13 janvier 2010