Accueil > Pratiques du pouvoir > Abus > Évacuation de Tolbiac : réactions - 20 avril 2018

Évacuation de Tolbiac : réactions - 20 avril 2018

vendredi 20 avril 2018, par Mariannick

Communiqué de Sud-éducation Paris1


Songe à la douceur d’aller à Tolbiac

Blog de Christophe Pébarthe dans Médiapart, 20 avril 2018
(en réaction aux propos tenus par G. Haddad au sujet de la Commune de Tolbiac

Là, tout n’était que violence, drogue et sexe ?

Mardi 17 avril, j’ai été à Tolbiac faire une conférence intitulée "Liberté, égalité, Université !". Pendant deux heures, j’ai dialogué avec les participant.e.s, abordant notamment le problème posé par la parole magistrale en amphithéâtre, reprenant une interrogation de Max Weber, la nature du savoir scientifique enseignée à l’Université par rapport au savoir scolaire, la "causalité du probable" qui devrait interdire toutes les sélections parce qu’elles sont toujours sociales… Nul.le n’a cherché à imposer son point de vue, chacun.e a voulu échanger, comprendre, envisager des changements dans nos coutumes universitaires. L’expression était libre, simple et pleine d’intelligences particulières et collective.

Là, tout n’était que violence, drogue et sexe ?

J’ai discuté le lendemain avec des collègues parisien.ne.s. Nous avons rapidement ressenti que nous appartenions à une seule et même communauté, que nous étions des universitaires, des chercheurs et des chercheuses, que chacun.e à notre manière, nous souhaitions défendre l’Université et la changer. Nous nous sommes reconnus dans le même rejet de la sélection, du tri, de la compétition, dans la même envie de partager le savoir avec le plus grand nombre.

Là, tout n’était que violence, drogue et sexe ?

Échangeant avec les un.e.s et les autres, je n’ai pas croisé la moindre personne qui aurait pu dire une phrase comme "On me l’a dit, et je crois que c’est vrai". Il est vrai que je me suis rendu sur place, que je n’ai insulté personne, ni les étudiant.e.s, ni mes collègues, ni celles et ceux qui venaient voir ou séjourner quelques temps. Dans cette Commune libre, j’ai éprouvé cette joie intense et simple qui menace l’ordre triste du monde, la joie de réfléchir et de partager. J’y ai entendu, j’entends encore, comme un soubresaut révolutionnaire, un seul mot que chaque visage semblait exprimer, ce mot, cette phrase que j’adresse à toutes celles et à tous ceux qui souhaitent entrer à l’Université : "bienvenu, vous êtes ici chez vous".


LE SNESUP-FSU CONDAMNE L’INTERVENTION POLICIÈRE ET DEMANDE L’OUVERTURE D’UNE ENQUÊTE

Le SNESUP-FSU et ses sections de Paris 1 Panthéon-Sorbonne dénoncent la décision de la présidence de faire intervenir police et CRS dans l’enceinte de Tolbiac pour évacuer les occupant•e•s. La violence gratuite et disproportionnée des interventions policières contre des étudiant•e•s et des personnels pacifiques s’est déchainée une fois de plus, entrainant des chocs psychologiques et des blessures graves nécessitant des hospitalisations. Casser, frapper, nasser et interpeller, ces actes policiers visent à la fois à dissuader la jeunesse de se mobiliser et tend à faire croire à nos concitoyens que les acteurs de la mobilisation seraient violents. Ils sont très majoritairement pacifiques. Si les tags sont le fait des occupants, la casse des amphithéâtres est le résultat de l’intervention des policiers et CRS. Enfin, selon des sources concordantes, un occupant de Tolbiac poursuivi par la police aurait fait une chute et ses blessures seraient très graves. Le SNESUP-FSU demande qu’une enquête soit diligentée afin que toute la lumière soit faite sur les circonstances de cet événement dramatique et les responsabilités qui pourraient être engagées.

Il est inadmissible d’avoir recours à la violence policière, d’autant plus dans une université, lieu d’émancipation intellectuelle et sociale, et en réponse à une expression démocratique. En effet, les occupations ont été décidées démocratiquement en assemblée générale par les membres de la communauté universitaire de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Cette occupation pacifique avait pour but de dénoncer la loi ORE, installant la sélection à l’entrée de l’université, et faisait de l’université un lieu libre et ouvert à tout•e•s. Désormais, l’université se retrouve vide d’étudiant•e•s et occupée par les CRS.

Le SNESUP-FSU appelle le gouvernement et la présidence de Paris 1 à :

- libérer immédiatement les personnes interpellées ;
- ne recourir à aucune sanction pénale ou disciplinaire à l’encontre de personnes mobilisé•e•s contre la loi ORE et à permettre aux étudiant•e•s de récupèrer leurs effets personnels ;
- stopper le recours aux interventions policière ;
- rouvrir tous les sites occupés par la police ;
- ouvrir des négociations en vue du retrait de la loi ORE et de la mise en œuvre d’un plan d’investissement pluriannuel dans l’enseignement supérieur et la recherche afin d’accueillir et faire réussir l’ensemble des bacheliers dans la formation de leur choix.


Communiqué intersyndical suite à l’évacuation de Tolbiac par les CRS

L’intersyndicale de l’université de Paris 1, réunissant la majorité des syndicats étudiants, enseignants chercheurs et personnels, dénonce la décision de la présidence d’avoir fait intervenir police et CRS dans l’enceinte de Tolbiac et Saint-Charles pour évacuer les occupant.e.s. Des étudiant.e.s ont été hospitalisé.es, blessé.e.s, nassé.e.s et interpellé.e.s. Il est inadmissible d’avoir recours à la violence policière, d’autant plus dans une université, lieu d’émancipation intellectuelle et sociale, et en réponse à une expression démocratique. En effet, les occupations universitaires ont été décidées démocratiquement en assemblée générale par les membres de la communauté de Tolbiac. Cette occupation pacifique avait pour but de dénoncer la loi ORE, installant la sélection à l’entrée de l’université, et faisait de l’université un lieu libre et ouvert à tout.e.s. Désormais, l’université se retrouve vide d’étudiant.e.s et occupée par les CRS.

Face à ces actes autoritaristes menés de concert par la présidence d’université et le gouvernement, nous exigeons urgemment :

  • La libération immédiate des personnes interpellées Ni sanction pénale et disciplinaire ni représailles d’aucune sorte pour l’ensemble des personnes mobilisé.e.s
  • L’arrêt immédiat de la menace d’intervention policière sur le site de Saint Charles
  • Que les étudiant.e.s récupèrent leurs effets personnels
  • La ré-ouverture du site de Tolbiac afin de pouvoir mener à bien les prochaines assemblées générales
  • Un rendez-vous entre l’intersyndicale, et une délégation d’étudiant.e.s, et la présidence. FERC SUP CGT, FSU (SNASUB SNESUP), SUD EDUC, UNEF, Solidaires étudiant.e.s