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Universités : le temps de désobéir est venu - Olivier Ertscheid, blog affordance.com, 9 janvier 2021

lundi 11 janvier 2021, par Camille Pucessi

Nos étudiant.e.s n’en peuvent plus. Celles et ceux qui n’ont pas encore abandonné, celles et ceux qui n’ont pas encore sombré dans la dépression ou dans des comportements compulsifs nous le disent chaque jour : ils et elles ne s’attendent plus à rien. Et c’est peut-être ce qu’ils nous disent de plus terrible. Ils et elles ne s’attendent plus à ... rien. Ils se refusent même à espérer vu que chacun de leurs (minces) espoirs est douché, rincé, lessivé, soit par l’absolu et souverain mépris du gouvernement qui n’a jamais un mot pour eux, soit par l’incurie des directives ministérielles qui prétendent ordonner un impossible, soit par la parole même des équipes administratives et pédagogiques qui ne peuvent qu’annoncer une consigne la veille et l’annuler le lendemain. Nous ne fabriquons plus rien d’autre que du renoncement et de la résignation. C’est encore plus qu’insupportable, c’est au-delà de l’anormal, et ce sera désormais sans moi.

Le régime d’examen mis en place en cette période de partiels est lui aussi un pur scandale à la fois sanitaire (des étudiants en médecine se sont vus signifier qu’ils redoubleraient leur année s’ils ne se présentaient pas à l’examen, même s’ils étaient positifs au Covid, se trouvant donc avec le choix entre redoubler ou contaminer une promotion entière), mais aussi logistique et humain (on les confine chez eux pendant des mois et on les oblige à revenir souvent de loin pour 2 ou 3 jours d’examens parfois étalés sur plusieurs semaines).

[Edit du 11 Janvier 2021] De manière tout à fait ahurissante, Anne-Sophie Barthez(Directrice Générale de l’enseignement supérieur) et Frédérique Vidal (ministre, enfin il paraît) affichent une incompétence tout à fait inédite et qui vaudrait à toute personne censée de se vêtir de honte, de s’excuser et de démissionner. Songez que dans beaucoup d’universités, les étudiant.e.s cas contact Covid ou même malades ont eu à faire le choix d’aller passer leurs partiels en risquant donc de contaminer des promotions entières, ou de ... rater leur année en n’allant pas passer leurs partiels. Face à la colère légitime des étudiant.e.s, Anne-Sophie Barthez et Frédérique Vidal ont dans un premier temps affirmé - le 7 Janvier - que le fait d’être malade ou cas contact Covid donnait droit à l’organisation de sessions "de substitution" (pas de rattrapage, c’est une nuance mais elle est importante). Et là on se dit : "bon ok, c’est quand même le minimum et c’est bien". Sauf que le 8 Janvier, Anne-Sophie Barthez et Frédérique Vidal, ces deux ectoplasmes administratifs dénuées de toute forme d’empathie, de sens moral ou de simple exigence professionnelle se sont aperçues que ce droit à des sessions de compensation n’en était pas un, que cette "obligation" n’en était pas une mais simplement une "recommandation" faite aux universités, recommandation que beaucoup d’entre elles n’appliquent ... pas.

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