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“Misère” et “salaires indignes” : l’Académie des sciences et la LPPR - Christelle Rabier, blog Academia , 6 janvier 2020

lundi 6 janvier 2020, par Laurence

Nous empruntons l’illustration de ce billet au blog Academia : il s’agit d’un dessin de Tomi Ungerer (Présentation à l’Académie des sciences, extrait de La Grosse bête de Monsieur Racine, 1972). A voir en plus grand format sur le blog !


Academia propose, dans le désordre, une lecture des textes ayant nourri la préparation de la Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). Après la CPU et le groupe de travail sur l’Attractivité des emplois et des carrières scientifiques, voici un billet sur des propositions qui ne concernent que les sciences mathématiques et naturelles émanant de l’Académie des sciences.

Examinons le premier texte soumis par une instance consultative prestigieuse — l’Académie des sciences — qui fait paraître sa Contribution le 15 mai 2019 [1]. Pour suivre notre ligne éditoriale, nous considérerons prioritairement les éléments touchant à l’emploi dans l’ESR. Précisons que l’Académie met une limite de taille à sa proposition :

La situation particulière des sciences humaines et sociales requiert évidemment des analyses et propositions spécifiques qui ne sont pas traitées ici, ces domaines ne relevant pas du périmètre des compétences de l’Académie des sciences.

Il reste à savoir si une autre Académie a fait des propositions indispensables pour nos disciplines en sciences humaines et sociales, trop souvent ignorées par des responsables politiques qui n’en sont pas issus.

Présentation à l’Académie des sciences, extrait de La Grosse bête de Monsieur Racine, par Tomi Ungerer, Ecole des loisirs, janvier 1972

Document de 13 pages et de 5 pages d’annexes, il est le résutat des travaux d’une commission composée de 17 hommes membres et 2 femmes [2] . Structuré selon les demandes formulées par le Premier MInistre (1. Recherche sur projet, financement compétitif et financement des laboratoires ; 2. Attractivité des emplois et des carrières scientifiques ; 3. Innovation et recherche partenariale), ce document intéresse Academia pour les aspects qui touchent l’emploi et ce que le gouvernement nomme “l’attractivité” – et qui pour l’essentiel touche aux conditions de travail et de rémunération.

Dans son introduction (p. 4), l’Académie insiste sur l’importance de cette question de l’emploi et des conditions de travail.

Une perte d’attractivité

Malgré ce contexte d’évolutions plutôt positives, il n’en reste pas moins que le système de recherche français souffre d’une perte continue d’attractivité aussi bien auprès de nos meilleurs étudiants que des étudiants étrangers et des chercheurs français et étrangers, juniors et seniors.

Par ailleurs, le manque de perspectives d’avenir et l’incertitude des financements poussent beaucoup de scientifiques français de tous âges à s’expatrier pour trouver ailleurs les moyens de leur recherche. Ce point est développé dans le thème 2 ci-dessous. L’Académie des sciences considère que ce manque d’attractivité est aujourd’hui la plus grande faiblesse du système de recherche français, s’il fallait en identifier une seule ; elle exprime son souhait que ce sujet, donc le thème 2, fasse l’objet des plus grandes attentions dans la préparation de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche.

Parmi les idées qu’avance l’Académie, on retrouve l’appel général à accroître le financement public de la recherche, suggérant notamment de doubler le budget de l’ANR “pour atteindre 1.5 milliard d’euros, comme cela a été préconisé à plusieurs reprises dans divers rapports (OPECST, Sénat), pour financer essentiellement des projets de recherche fondamentale, qu’ils soient « blancs » ou finalisés”. Elle préconise également de soutenir et le soutien de celui de l‘Institut universitaire de France pour les jeunes chercheurs et chercheuses, aux moyens “rapidement rognés” (p. 6). À ses yeux, cela représente un outil formidable pour favoriser les jeunes talents.

La question de l’attractivité des emplois et des carrières scientifiques reste, aux yeux des académiciens, la plus critique. Reproduisons ici le texte du thème n°2.

Pour lire la suite sur le blog Academia


[1En espérant pouvoir approfondir la lecture dans un avenir proche.