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Propagande nord-coréenne à Paris 10 - 28 avril 2014

samedi 3 mai 2014, par Elisabeth Báthory

Le service com’ de l’université Paris 10 nous raconte la visite de la secrétaire d’Etat "à la rencontre des étudiants et personnels du campus".

En réalité, lors de cette visite, qui ne fut annoncée qu’après coup, Jenny F. n’a réellement rencontré que la direction de l’université et quelques membres du personnel triés sur le volet : voir le témoignage de Bernard Lacroix, professeur de science politique à l’université Paris-Ouest Nanterre, publié sur le site de l’ASES.

Visite de Geneviève Fioraso, Secrétaire d’État chargée de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, au sein de l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense

Geneviève Fioraso, s’est rendue, lundi 28 avril, sur le campus de l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense, à la rencontre des étudiants et personnels du campus, pour y évoquer notamment les initiatives innovantes en matière d’éco-campus, de pédagogie numérique, d’entrepreneuriat social étudiant ou le projet de musée de la BDIC.

La Secrétaire d’Etat en charge de l’Enseignement Supérieur et la Recherche a souhaité se rendre à l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense (UPOND) afin d’évoquer les initiatives d’un établissement de plus en plus reconnu pour ses capacités d’innovation et d’ouverture. Au cours d’une visite qui a duré plus longtemps que prévue, la Secrétaire d’Etat est allée à la rencontre de l’équipe de direction, puis des porteurs de projet sur des sujets qui sont chers à l’université.

Il fut tout d’abord question du déploiement du Plan Action Energie de l’université, visant à faire du campus de Nanterre un véritable campus démonstrateur en matière écologique et sociale, et des liens en cours de renforcement avec les acteurs du territoire, en particulier à La Défense. La Secrétaire d’Etat a pris note de la volonté de l’Université de déposer un projet d’ISITE, sur la base de la COMUE Université Paris Lumières, dans le cadre du lancement de la deuxième vague des Programmes d’Investissement d’Avenir.

La Secrétaire d’Etat a pris conscience de l’engagement très fort de l’université dans la pédagogie numérique, au-delà des seuls MOOCs

Au cours d’une visite sur site au sein du service de l’enseignement à distance, la Secrétaire d’Etat a salué publiquement le succès remarquable des MOOCs de l’Université (le MOOC de philosophie a été le second en nombre d’inscrits sur la plate-forme FUN), et s’est vu présenter l’ensemble des actions de l’UPOND dans le domaine de la pédagogie numérique, que ce soit en terme d’enseignement à distance (près de 3000 inscrits), de tutorat des étudiants, de formation des enseignants à la pédagogie numérique ou du développement dès l’année prochaine d’enseignements numérisés transversaux dans tous les cursus de licence. Elle a fortement invité l’université à postuler pour l’appel à projet Cré-MOOC qui doit être lancé en mai 2014.

Mme Fioraso a également insisté sur la place de premier plan que l’université joue dans le domaine de l’économie sociale et solidaire

Passant à la Maison de l’Etudiant, Geneviève Fioraso a pu constater l’actuel dynamisme des associations étudiantes, tout particulièrement dans le domaine de l’entrepreneuriat social et l’engagement solidaire, que ce soit à travers la mise en place d’une coopérative de petite restauration, d’un projet d’épicerie sociale et solidaire ou de diverses initiatives à destination des populations défavorisées, qu’elles soient membres de l’université ou du territoire. Elle a soutenu avec enthousiasme le projet d’incubateur de l’innovation sociale, en partenariat notamment avec le Crédit Coopératif.

« L’Université de Nanterre a su garder l’esprit pionnier de ses origines et rester fidèle à son histoire en se situant aujourd’hui à la pointe de l’innovation sociale dans ses formations et sa recherche », déclare Geneviève Fioraso, Secrétaire d’État chargée de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

L’opportunité du projet de musée de la BDIC a été soulignée.

Terminant sa visite dans les locaux de la BDIC, la Secrétaire d’Etat a pu être sensibilisée à la très grande portée du projet de musée de la BDIC, qui a été inscrit comme première demande de l’Université dans le cadre du prochain Contrat de Projets Etat-Région. Un échantillon d’archives a été présenté pour l’occasion : une lettre originale d’Alfred Dreyfus et de Jean Genet, des photos inédites prises d’André Malraux, une partie du legs du résistant Henri Martin, …

A l’occasion d’un échange avec des étudiants membres du chœur et de l’orchestre de l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense, Geneviève Fioraso a proposé qu’ils viennent se produire lors des vœux du ministère pour l’année 2015.

« En cette année de célébration des 50 ans du campus de Nanterre, la venue de Geneviève Fioraso est une belle façon de reconnaître les actions que nous menons pour l’Université de demain, entre héritage intellectuel et culturel et projets d’avenir pour l’enseignement supérieur », déclare Jean-François Balaudé, Président de l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense.

Une visite complète au cœur des grands projets de l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense :

  • 15h30 : Arrivée sur le campus, accueil par Monsieur Jean-François Balaudé, Président de l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense, et son équipe, et présentation générale des grands axes de développement actuels. -* 15h50 : Vue panoramique de l’université du haut du bâtiment présidentiel : éco-campus et enjeux de La Défense.
  • 16h00 : Visite à travers de la barre historique de l’université jusqu’au bâtiment E et focus sur l’histoire de l’université.
  • 16h10 : Présentation du service de production des ressources pédagogiques numériques (Enseignement à distance, MOOC, modules médiatisées).
  • 16h35 : Déplacement au sein de la Maison de l’Etudiant et présentation des projets étudiants liés à l’entrepreneuriat et l’innovation sociale (coopérative de restauration, responsabilité sociale, partenariat avec le Crédit Coopératif, PEPITE et incubateur de l’ESS), en présence d’étudiants impliqués.
  • 17h00 : Focus sur les projets de la Bibliothèque Documentaire Internationale et Contemporaine (numérique et MOOC Grande Guerre, nouveau musée, Labex Les Passés dans le Présent, pôle scientifique "archives, arts, patrimoine, humanités" de la COMUE Paris Lumières en partenariat avec institutions culturelles).

Témoignage de Bernard Lacroix, professeur de science politique à l’université Paris-Ouest Nanterre

Au même moment [de la visite] se tenait à la Maison de l’Archéologie et de
l’Ethnologie, un colloque de politistes et d’historiens sur "l’histoire des
élections".

J’ai dû traverser le campus vers 17 heures pour remettre des sujets d’examen
de licence en vue de la prochaine session au bat F. Un agent de sécurité m’a
demandé où je me rendais avant de me laisser traverser le campus. Au pied de
la tour présidentielle, litanie de trois voitures officielles noires et ballet
de chauffeurs qui plaisantent en tuant le temps.

Pas un étudiant en vue : nous sommes en période de pont. Je dois passer auprès
de la maison des étudiants qui est en face du bâtiment F. Pas un étudiant, pas
une mobylette sur le parking devant, pas d’échos beuglants du premier étage ou
du rez de chaussée.

Il est vrai que cette participation un rien banale à des activités ordinaires
de l’Université ne mérite aucun intérêt particulier (si ce n’est de laisser
abasourdi mais pas complètement surpris) devant le communiqué du service de
"communication" de l’Université relative à la visite de la ministre.

Nous évoquions les questions de représentation et en particulier les usages
officiels des résultats des élections prudhommales. Chacun pourra apprécier,
certains archaïques diraient "en actes", l’usage et le fonctionnement de la
représentation : faire croire à l’existence d’absents pour se recommander de
leur approbation, se servir en cours, en MOOC et en formations en donnant en
spectacle la manière dont on dit servir l’Université , transformer et
contrôler la communication en instrument de promotion au service des enjeux
des représentants et ainsi de suite...

On finit par comprendre qu’une discipline capable et coupable de faire voir
doive à tout force disparaître de l’Université et être réservée aux écoles de
gouvernance pour les élites de demain...

A lire sur le site de l’ASES