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Bilan social de l’université : des primes au détriment de l’emploi - Communiqué de la section SNESUP de l’université Paris 6, 15 juillet 2014

vendredi 18 juillet 2014

La section SNESUP de l’université Paris 6 (UPMC) en détaille pour nous le bilan antisocial : la présidence perd son sang-froid...

Bilan social de l’université : des primes au détriment de l’emploi

Le comité technique du 10 juillet a examiné le « bilan social de l’université » pour l’année 2013. Les données contenues dans ce document révèlent certains aspects très inquiétants de la politique menée par la présidence de l’université.

Le plafond d’emplois attribué par l’État à l’établissement, nombre maximum d’emplois que l’université est autorisée à remplir avec la masse salariale allouée, est loin d’être utilisé : 91 emplois ont ainsi disparu en 2013, ce qui porte le nombre de postes gelés à 253. Cette contraction ne résulte pas seulement de contraintes budgétaires, comme voudrait le faire croire la présidence, mais également d’un choix politique : celui de privilégier la distribution de primes au détriment de la préservation des emplois. Le total des primes attribuées localement aux enseignants-chercheurs s’élève pour 2013 à 4,3 millions d’euros (hors prime statutaire de recherche et d’enseignement). Or ces primes sont loin de profiter à tous : 42% des professeurs, 69 % des maîtres de conférences et 88 % des enseignants de statut second degré ne touchent aucune prime locale. En outre, ces primes sont attribuées de façon particulièrement opaque. On compte d’ailleurs parmi les premiers bénéficiaires… ceux qui composent les commissions chargées de les attribuer. Le conseil d’administration du 23 mai dernier a voté l’attribution de « primes administratives », allant jusqu’à 10 000 euros et cumulables avec d’autres primes, aux vice-présidents, directeurs d’UFR, directeurs de département etc… pour un total annuel de 700 000 euros. Cette seule enveloppe suffirait à recruter, par exemple, une quinzaine de maîtres de conférences. Mais on préfère poursuivre une politique malthusienne et sclérosante, qui profite à une minorité de collègues en décourageant tous les autres, plutôt que de rajeunir la population universitaire en offrant des débouchés à de jeunes doctorants. Au demeurant un grand nombre de ces primes sont illégales puisqu’elles s’ajoutent à des décharges de service pour les mêmes fonctions, ce qui est explicitement interdit par l’arrêté de 2009 établissant le tableau d’équivalence des tâches…

Ce n’est pas seulement numériquement, mais aussi dans sa structure que l’emploi connait une évolution contestable. A quelques unités près, le nombre d’emplois BIATSS sous plafond reste stable. Mais sur un an, le nombre de titulaires diminue de 23 alors que le nombre de contractuels sous plafond d’État augmente de 26. Cette évolution s’insère dans une tendance à long terme d’augmentation de la proportion des BIATSS contractuels atteignant 29 % en 2013. Bien loin des beaux discours de la présidence sur la « stabilisation » des contractuels, on assiste au contraire à une augmentation de la précarité que rien ne justifie puisque l’université a la possibilité de créer des postes de fonctionnaires jusqu’à concurrence du plafond fixé par l’État.

Le budget consacré à la formation du personnel s’élève pour 2013 à 273 000 euros, en diminution d’un tiers depuis 2011. Ceci représente 0,077 % de la masse salariale. Il y a quelque chose de paradoxal (et aussi de honteux) à voir un établissement universitaire négliger à ce point la formation de son personnel. A titre de comparaison, la loi contraint les entreprises de plus de 10 salariés à consacrer 1,9 % de leur masse salariale aux actions de formations. Les formations dispensées concernent presque exclusivement l’adaptation immédiate au poste de travail. Le nombre de formations centrées sur l’évolution prévisible des métiers ou l’acquisition de nouvelles qualifications est négligeable.

Les perspectives pour 2015 sont loin d’être réjouissantes : lors de la dernière commission budgétaire il a été annoncé que seulement 50% de la masse salariale récupérée sur les départs sera réallouée par la présidence aux recrutements. On mesure là le plein effet du passage aux « Responsabilités et Compétences Elargies » dans lequel l’UPMC s’est précipitée sans la moindre étude d’impact.

SNESUP-FSU