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Des annulations de crédits neutralisées par de mystérieuses mesures techniques ... Thierry Mandon, AEF, 26 mai 2016

vendredi 27 mai 2016, par Tournesol, Pr.

Où le secrétaire d’état chargé de l’ESR (enseignement supérieur et recherche) avoue qu’ " Il n’y a pas assez de gens qui viennent de l’université, pas assez de gens qui viennent de la recherche dans les hautes administrations. Il y a trop de gens qui sortent de très grandes écoles, tout à fait estimables, mais qui gagneraient à s’intéresser aux mécaniques de la recherche. "

Par le miracle de "mesures techniques", les coupes budgétaires de 134 M€ d’annulations de crédits pour quatre organismes de recherche prévues dans le décret d’avance budgétaire seront "neutralisées" : "Les organismes n’auront aucun programme, aucun projet à arrêter, aucun recrutement à différer. Nous avons neutralisé les conséquences du décret pour les organismes qui s’apprêtaient à devoir réunir un conseil d’administration pour arrêter ou réduire des programmes". (Thierry Mandon à l’AEF) ;

Notre secrétaire d’état va plus loin, il dénonce ses collègues du gouvernement : "Plus généralement, cela ne peut qu’accélérer les réflexions que nous avons pour faire mieux connaître le monde de la recherche, les sciences, l’université, auprès des décideurs, et notamment de ceux qui font les budgets. Il n’y a pas assez de gens qui viennent de l’université, pas assez de gens qui viennent de la recherche dans les hautes administrations. Il y a trop de gens qui sortent de très grandes écoles, tout à fait estimables, mais qui gagneraient à s’intéresser aux mécaniques de la recherche. Quand on supprime des autorisations d’engagement à des programmes de recherche, cela signifie que l’on prend cinq ans de retard. Je plaide pour qu’il y ait plus de docteurs dans la haute administration, plus de docteurs à Bercy."