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Interpellation des (futurs) membres de HCERES - Collectif, 14 décembre 2020

jeudi 17 décembre 2020, par Mariannick

Le nouveau collège du Hcéres se réunira le 17 janvier pour la première fois. Nous co-signons une interpellation de ses membres à cette occasion.

Quelles orientations allez-vous donner au Hcéres ?

Parce que la nomination de son Président s’est faite dans des conditions extrêmement contestables

Parce que ce Président, Thierry Coulhon, entend « lier évaluation et allocation de moyens » ;

Parce que dans ses déclarations publiques, Thierry Coulhon a employé une métaphore inquiétante en comparant implicitement des collègues, des équipes, voire des laboratoires, à des tumeurs :
«  Comme la bienveillance va de soi chez le médecin, je ne peux pas imaginer qu’une agence d’évaluation soit malveillante. Simplement, de la même manière qu’un médecin ne saurait dissimuler une tumeur, une agence d’évaluation ne peut pas se contenter de distribuer des fleurs. [1] ;

Parce qu’il n’a jamais remis en cause la course absurde aux meilleures places dans le « classement de Shanghai » ;

Nous demandons aux personnes qui ont décidé de siéger comme membres du collège du Hcéres de clarifier leurs positions sur ces différents points aux yeux des communautés académiques qu’elles entendent évaluer. Quelle légitimité donnez-vous à votre évaluation dans les conditions budgétaires qui ont vu le budget et l’emploi de l’ESR se dégrader depuis des années, jusqu’au sinistre actuel ? Comment comptez-vous éviter d’incriminer des équipes qui ne sont en rien responsables de la dégradation des conditions d’enseignement et de recherche ?

Nous, Association des Sociologues de l’Enseignement Supérieur (ASES), RogueESR, Facs et Labos en Lutte (FLL), Assemblée des Directions de Laboratoire (ADL), Sauvons l’Université (SLU), Association des Enseignant.e.s Chercheur.es en Science Politique (AECSP), Société de Psychophysiologie et de Neurosciences Cognitives (SPNC), Association des chercheurs et enseignants didacticiens des langues étrangères (ACEDLE), Association des Professeurs d’Archéologie et d’Histoire de l’Art des Universités (APAHAU), Société des Anglicistes de l’Enseignement Supérieur (SAES), Société Française de Biologie du Développement, vous proposons donc un colloque commun et contradictoire pour débattre des questions suivantes :

- Quel bilan tirer des dix années d’existence du Hcéres ?

- Comment le Hcéres peut-il être autre chose qu’une institution de pilotage et de contrôle hétéronome ?

- De quoi avons-nous besoin pour une production scientifique de qualité, exigeante, intègre et originale ?


[1Source AEF Info
AEF info : Comment parvenir à concilier, à travers l’évaluation, l’accompagnement des acteurs et l’aide à la décision des tutelles ?
Thierry Coulhon : « Je ne vois pas pourquoi les deux objectifs ne seraient pas conciliables. Mais cela suppose d’être sur un chemin de crête : comme la bienveillance va de soi chez le médecin, je ne peux pas imaginer qu’une agence d’évaluation soit malveillante. Simplement, de la même manière qu’un médecin ne saurait dissimuler une tumeur, une agence d’évaluation ne peut pas se contenter de distribuer des fleurs.
L’autonomie des établissements dont le financement est largement assuré par l’État impose une évaluation. Mais ce n’est pas au HCERES de décider de l’allocation des moyens qui en découle. Du reste, l’allocation des moyens emprunte bien des voies, depuis la subvention annuelle au contrat, en passant par des agences de financement sur projets ou le SGPI. C’est au ministère de décider de l’équilibre entre ces outils. De même, il n’appartient pas au HCERES de décider de la manière dont les évaluations doivent être utilisées pour répartir les moyens entre les disciplines, par exemple. Ma responsabilité, c’est de veiller à ce que les évaluations produites soient utilisables. »