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L’évaluation-sanction, ça s’est passé près de chez vous - Sophie Roux, blog "Evaluation de la recherche en SHS", 15 juillet 2011
samedi 16 juillet 2011
Certain(e)s d’entre nous s’en souviennent…
C’est lorsque le décret sur leur statut est paru que beaucoup d’universitaires ont compris que la LRU, et plus généralement les réformes de l’enseignement supérieur et de la recherche, ça les concernait aussi. Plus exactement, ceux qui ont compris — car il y en a eu, même à ce moment-là, pour penser que, non, ça ne les concernait pas, parce que, eux, n’est-ce pas Ma’me Michu, tellement qu’ils étaient excellents que ça ne pouvait pas les concerner, et tant pis pour le voisin du bureau d’à-côté (ou de la fac d’à-côté) si, lui, il n’est pas aussi excellent d’excellente excellence que moi — ceux qui ont compris donc ont compris qu’il allait peut-être être question d’éventuellement toucher à ce qu’ils avaient de plus précieux, et de plus en plus rare : le temps. Il était en effet question, dans ce décret, de moduler le service d’enseignement que chacun doit, en tant qu’il est enseignant : 192 heures équivalent TD, comme chacun sait. Et, cette modulation devant se faire selon l’évaluation qui était donnée de la recherche de chacun, un des mots d’ordre a été : non à l’évaluation-sanction.
Je voudrais aujourd’hui revenir sur l’évaluation-sanction, pour deux raisons :
1) La première est anecdotique, mais a pour elle le poids du réel ; c’est que, deux ans après, nous y voilà : dans mon université, un dispositif est en train d’être mis en place, et ce dispositif relève de ce qui avait été appelé « évaluation-sanction ».
2) L’autre est qu’il me semble que cette question n’est pas loin du centre de gravité de ce carnet de recherches, à savoir le partage que, nous autres les rédacteurs, nous nous efforçons de faire, chacun à notre manière, entre chien et loup : entre l’évaluation scientifique qui est au coeur de notre métier, et l’évaluation qu’il nous est arrivé d’appeler managériale et dont il nous semble qu’elle nous vient du dehors, qu’elle n’a rien à voir avec ce que nous sommes, profondément.
A) Pour l’anecdote tout d’abord, voici quelques documents, et un bref récit.
Cette année, deux commissions ont été mises en place à Grenoble II, composées de membres du CA et du CS, « Dispositifs innovants pour dynamiser la recherche » et « Organisation de la recherche ». La mise en place de ces deux commissions s’explique ainsi : l’université de Grenoble II est, quantitativement, une grosse université, mais, pour s’être massivement engagée dans des formations professionnalisantes, elle n’est pas très performante en termes de recherche, à quelques exceptions près. Non seulement cela fait tache dans le contexte actuel, mais cela ne facilite pas les relations avec sa voisine en sciences dures, Grenoble I. Ces commissions ont rendu leurs rapports publics en avril.
Pour lire la suite :
Voir en ligne : http://evaluation.hypotheses.org/1404